dimanche, octobre 01, 2006

Assaut

Cela faisait plusieurs minutes que le Loupr d’Or avait disparu dans sa tente quand un grondement sourd se fit entendre, le temps si beau jusqu’à présent virait à l’orage. Un orage dont l’évolution était bien trop rapide pour être totalement le fruit du hasard. Bilarr comprit que quelque chose se tramait. Dès que ces variations météorologiques prirent formes, la légion noire se mit en mouvement vers les fortifications. Les premières lignes étaient formées par les hommes serpents, suivaient les trolls et les golems de feu accompagnés des gobelins. L’avant-garde de cette armée était constituée par les terribles gargouilles. Ce sont elles qui donneraient le premier assaut.

Il ne fut pas long à attendre, bien que se déplaçant avec une relative lenteur, les bêtes arrivèrent vite au dessus des défenseurs. Dès qu’elles furent en position, elles larguèrent des pierres en nombre. Les hommes au sol répliquèrent par une salve de flèches sans pour autant arriver à perforer les peaux dures des gargouilles. Au sol un vent de panique souffla et des hommes périrent écrasés par le déluge pierreux. Une fois ce choc encaissé, il fallu tout l’autorité du Maréchal Félan pour rétablir l’ordre et rallier les hommes terrifiés. Il était fondamental de se ressaisir car la deuxième vague d’assaillants ne tarderait pas.

Les troupes au sol approchaient des défenses de manière inéluctable, le Duc Rouge hurlait ses ordres afin qu’aucun de ses archers ne perde son sang froid et tire au moment choisi. La synchronisation était la clef du succès pour faire un maximum de dégâts et briser l’élan de l’adversaire. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de la distance idéale pour le pilonnage qu’un évènement inattendu se produisit. Les golems se figèrent et prirent d’énormes planches de bois sur lesquels montèrent une multitude de gobelins. Avec une gigantesque puissance ils propulsèrent les petites créatures au-delà des murs d’enceintes.

La surprise fut totale à l’intérieur de la ville et il s’en fallut de peu que les soldats cèdent à la panique. C’est le roi en personne qui sauva la situation en se jetant dans la mêlée pour embrocher les assaillants. Voyant leur souverain exempt de peur, les fantassins volèrent à son secours. Les jets de gobelins se succédaient, les golems n’étaient pas très précis et certains gobelins périrent faute d’avoir réussi leur atterrissage sans encombre. Les survivants se ruaient sur les fantassins pour leur ôter la vie. La bataille était sanglante. Le roi, entouré d’une forte garnison se battait comme un beau diable.

Au même moment, le Duc Rouge attendait son heure. Le pas de trop fut fait et il vociféra d’une voix puissante l’ordre de faire feu. Un flot de pointes acérées s’abattis sur les hommes serpents et fit un grand nombre de victimes. Le Duc jubilait, les hommes rechargeaient pour la prochaine salve. Une vague d’espoir pulsait au cœur de l’armée croisée. Elle fut de courte durée. Avant de comprendre ce qui pouvait bien se produire, un immense éclair jaillit des cieux et fila droit vers les remparts. Dès qu’il effleura la pierre, celle-ci vola en éclat. Une plaie béante se fit jour dans le rempart, laissant les défenseurs à la merci directe des combattants surnaturels qui se ruèrent à l’intérieure tels des déments. La situation semblait désespérée.

samedi, septembre 23, 2006

Voyage

Le voyage d’Arion et Zelphire prendrait quelques jour, le royaume du nord n’était pas simple d’accès. Les ségonautes était placés sous le commandement d’un capitaine qui avait toute la confiance du roi et s’était déjà illustré dans des simulacres de batailles. Cette unité de combattants était tout à fait particulière. Les hommes portaient un costume de cuir souple dont l’épaisseur assurait une protection convenable. La particularité de ce vêtement consistait en un nombre innombrable de poches dédiées à accueillir un nombre impressionnant d’arme de jet (couteaux, haches, shurikens, javelines). Ils pouvaient en porter plus de cent !

Chaque jour, l’entraînement était rigoureux, les soldats passaient au minimum trois heures à lancer leurs traits et une bonne heure à ranger leur arsenal dans leur accoutrement si particulier. Même dans les fouilles les plus poussées, il était impossible de les déposséder totalement de leurs armes. Ils faisaient preuve d’une discipline remarquable et leur efficacité était bien supérieure à un groupe d’archer dans un combat à mi-distance. Leur principale faiblesse résidait dans le combat au corps à corps. Bien que leur entraînement fut complété par ce type d’approche, il ne s’en sortaient qu’honorablement.

Le capitaine avait reçu l’ordre de suivre les directives de Zelphire en toute circonstance et devait la protéger à tout prix même au péril de sa propre vie. Bien que les combats aient cessé depuis des millénaires, le sens de l’honneur et du devoir n’avait pas disparu. Tous les hommes qui participaient à cette mission auraient préféré mourir plutôt que de déshonorer leur roi.

Arion qui avait sympathisé avec les combattants se rendit vite compte de leur faiblesse en corps à corps, il proposa alors de les aider dans leurs exercices. Les journées étaient agréables et les tournois improvisés voyaient remporter systématiquement le puissant Arion. C’est ainsi qu’il était devenu une sorte de référence et d’exemple pour ces hommes. Malgré son jeune age, cette impression de puissance qu’il dégageait en imposait à tous. Sa terrifiante épée participait aussi à cette sensation étrange. Il ne l’avait utilisé qu’une seule fois en coupant un chêne centenaire d’un seul coup à sa base pour le débiter en rondelle et faire un feu. Depuis l’arme magique était aussi révérée que son possesseur

Les journées s’enchaînaient avec une certainement monotonie. Les pratiques sportives journalières permettaient de canaliser les énergies mais aussi d’affronter l’angoisse de l’inconnu. Tous étaient conscients qu’il existait une menace terrible, que la guerre avait déjà commencée. Elle allait très vite se concrétisée, le danger finit par se matérialiser le soir du quatrième jour au moment ou ils arrivèrent dans un village à moins d’une journée de marche de Vériadan. Il y avait déjà des rumeurs de combats au sein de la cité. Certaines étaient très alarmistes et indiquaient que la cité était en flamme livrées au force démoniaques qui tuaient tout être humain croisant leur chemin. Aucune information par contre sur le souveraine et son armée mais l’inquiétude était de mise.

Préparatifs

L’après midi était encore jeune, le soleil dardait ses rayons incandescent, la chaleur était insoutenable presque surnaturelle. La première escarmouche avait renseigné Bilarr sur le potentiel offensif de ses adversaires. Il devait prendre des décisions rapides pour tenter de sauver la ville et tout ses sujets. La tâche était ardue. Ses effectifs étaient limités et devaient faire face à des créatures surnaturelles. L’angoisse de l’armée était palpable mais les exploits du Maître de Cavalerie avaient démontré à l’ensemble des hommes que les monstres étaient mortels. C’est à ce mince espoir que se raccrochaient les guerriers, ils savaient aussi qu’il n’y aurait pas de merci et c’était une motivation supplémentaire pour se battre. Il fallait tuer ou être tué.

Bilarr décida le déploiement des fantassins sur les remparts faisant face à la légion. Le maréchal Félan serait à la manœuvre avec ses hommes pour tenter d’éviter les intrusions dans l’enceinte de la ville. Il ordonna au duc rouge de déployer les archers en deux groupes. Un sur les remparts pour briser l’élan des assaillants et l’autre dans la basilique St Réual qui serait leur dernier refuge si les évènements prenaient une tournure inquiétante. Quelques fantassins d’élite furent aussi déployés avec les archers. Enfin, la cavalerie restait en réserve et serait sollicité en cas de danger immédiat. C’est Bilarr lui-même qui en serait leur leader n’ayant pas eu l’opportunité de nommer un nouveau capitaine.

Maintenant que toutes les dispositions de combat conventionnel étaient prises, il se retourna vers l’archi sage. Il savait que sa contribution pouvait changer l’issue de la bataille. Il lui ordonna de se replonger dans ses ouvrages pour tenter d’apporter un soutien surnaturel aux troupes sans quoi leur cause serait en grande difficulté. Viktor compris ce que le roi voulait lui expliquer à demi mots. Il sélectionna trois serviteurs et se dirigea sans tarder vers la bibliothèque afin de tenter une nouvelle fois d’étranges expériences qui le dépassaient totalement.

Dès que Viktor atteint les archives, il s’enfonça dans les rayons qu’il connaissait si bien. Il se dirigeait presque à l’aveugle. Les mécanismes de l’habitude avaient fait leur office. Subitement, il se figea devant une étagère qui contenait des ouvrages élimés et poussiéreux. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas exploré cette partie, mais sa mémoire infaillible ne l’avait pas trompé. Il pris sans hésiter un grimoire intitulé : « Fondamentaux d’attaque défense ». Il se plongea dans la lecture et se fige tel une statue. Le monde alentour avait disparu. Il était absorbé par le contenu de l’ouvrage. Les domestiques se tinrent à ses cotés sans un bruit, attendant patiemment les instructions de l’Archi sage.

De son coté, le Loup d’Or n’avait pas ménagé sa peine. Face à la piètre performance de son arrière garde face au maître de cavalerie, il fallait restaurer la combativité, montrer plus de discipline et moins de précipitation. C’est pourquoi, il pris quelques gobelins qui avaient fui devant l’ennemi et les écorcha vif devant les troupes. Les hurlements de douleurs des gnomes hideux retentirent jusque dans la ville. Le plaisir sadique qu’il retira de cette lente torture terrorisa les monstres. Ils comprirent le message et la crainte se lisait partout. Satisfait par sa démonstration de force, il donna les instructions nécessaires à la mise en place de la formation de combat.

Il ne se reposait pas seulement sur ces troupes pour forcer le destin, il comptait aussi utiliser un appoint magique pour appuyer ses troupes, impressionner l’ennemi et réduire au maximum les pertes. Après que ses généraux aient pris en main la constitution de la formation choisie pour le combat et de la stratégie à adopter, il se retira dans sa tente. Une fois au calme, il entama une forme de méditation et débuta un mélange complexe de divers ingrédients. Il ingéra la potion afin qu’elle lui fournisse l’énergie nécessaire à l’accomplissement de son sinistre dessin.

dimanche, septembre 10, 2006

Libération

Face à cette révélation Silfor n’avait plus aucune raison de retenir Arion et Zelphire. Il prit par la main l’elfe et la conduisit à ses appartements. Une fois dans la place, il donna des consignes à une kyrielle de serviteurs qui se mirent en action. Ils emmenèrent Zelphire pour la baigner, la parfumer et lui permettre de revêtir une parure digne de son rang. Zelphire pouvait enfin se détendre, le cauchemar était fini. Arion avait rejoint une sorte de suite adjacente à la sienne et il jouissait du même traitement de faveur.

Malheureusement, une vision assailli la jeune elfe. Elle vit un combat près de la cité des anges, du sang, des morts. Tout ceci ne laissait présager rien de bon. Il n’avait pas le temps de profiter des douceurs de la ville des marchands, ils leur fallaient repartir au plus tôt. Elle rejoint Arion pour lui commenter ses visions et les choix qui s’imposaient. Il acquiesça résigné mais tout aussi confiant dans le succès de leur quête.

Avant de partir, il fallait informer le roi de ce qui se passait, il fallait aussi instruire l’archi roi au plus tôt afin que des mesures défensives soit prises promptement. Le repas serait un excellent moyen de converser discrètement avec le souverain. L’heure tant attendue arriva, Arion se présenta avec Zelphire au banquet donné en leur honneur.

La salle de réception était immense mais le faste était restreint. Une foule de courtisans s’était pressé pour avoir la chance de mirer l’elfe aux oreilles pointues. Zelphire était dévisagée mais n’y prêtait guère attention. Elle voulait se rapprocher de Silfor afin de lui expliquer la situation. Arion quand à lui découvrait avec plaisir les toilettes des dames et tous les mets exotiques qu’on lui présentait. Il mangeait avec un féroce appétit et rougissait vivement quand les regards se faisaient trop insistants.

Sans s’en rendre compte, il se trouva entouré d’un attroupement de curieux armés de mille questions. Elles fusaient de toutes parts et Arion ne savait que faire. Il n’était pas un grand orateur et balbutiaient péniblement quelques phrases inaudibles. Zelphire se mouvait avec grâce et jouait des coudes. Elle rejoignit enfin le monarque et l’attira avec elle à l’écart de l’assemblée. Sans tarder, elle lui fit un point concis mais clair de la situation et des évènements qui étaient en train de se dérouler.

Silfor ne pouvait mettre en doute la magicienne. Ils convinrent de mesures à prendre dès que l’aube pointerait. Plusieurs points étaient acquis. Un messager ferait route vers Centralia la capitale de l’Archi Roi. Pour leur part Arion et Zelphire se mettrait en route vers Veriadan accompagnés d’une compagnie de Segonautes. Ces hommes constituaient la fierté de Segorian et excellaient dans l’art du jet d’armes blanches. L’armée locale était constituée de 500 de ces hommes. Ils avaient pour charge des fonctions de police essentiellement. Dans les temps anciens, ils avaient constitués un groupe d’élite pour les missions d’espionnage et d’éliminations ciblées.

La soirée touchait à sa fin et Arion avait fini par réussi à se libérer de son encombrant auditoire. Il se rendit extenué à ses appartements quand il surpris Zelphire sur le pas de la porte qui menait à sa chambre. Il s’arrêta et la pris dans ses bras sans réfléchir. Cette spontanéité lui fit chaud au cœur. Elle se libéra doucement et sans un mot elle franchit le seuil de la porte pour y disparaître. Arion se dirigea vers sa couche, il jeta un dernier regard vers la porte qui s’était refermé devant lui puis dans un soupir il s’allongea et sombra dans un profond sommeil. Au lever de l’astre orangé, ils s’éloignèrent bien entouré par les Ségonautes.

samedi, août 12, 2006

L'exploit

Bien que sa préparation à affronter des créatures extraordinaires fut limitée, le Maître de Cavalerie fit front avec beaucoup de sang froid. L’avant-garde du groupe assaillant était constituée des gobelins qui chargeaient promptement. Leur avancée était couverte par les gargouilles qui avant de prendre leur envol avaient chargé deux paniers de pierres arrimées à leurs pattes. Enfin à l’arrière restait le golem, le démon ailé n’était jamais loin de la créature stupide et veillait à conserver une emprise suffisante sur le monstre pour qu’il exécute correctement ses ordres.

Le maître de cavalerie ne craignait pas les gobelins, bien que plutôt nombreux, il aurait vite fait de les piétiner avant qu’ils aient pu les désarçonner. Toutefois, il ne pouvait se jeter dans la bataille sans éliminer la menace des gargouilles. Il opta donc pour une défense en carré. Les hommes avancèrent par ligne de trois très serrées. Ceux de l’avant braquaient leur lance sur les assaillants terrestres. Ensuite les lignes alternaient entre les protecteurs munis de larges boucliers et les archers prêts à tirer.

Son groupe était prêt, la tension de ses hommes était palpable. Il poussa un hurlement pour galvaniser ses troupes et donner le signe du départ. La compagnie chargea au grand galop. L’heure de vérité pour le Maître de Cavalerie était venue. Le contacte se fit quelques secondes plus tard, l’impact balaya les gobelins. Ils furent piétinés par les chevaux, embrochés sur les lances de la première ligne dans un effroyable bruit d’os broyés et de hurlements de douleurs. Surpris par les redoutables chevaux de combat des chevaliers, les gobelins furent mis en déroute et se dispersèrent au premier choc. Un bon quart de leurs effectifs ne se releva pas.

Au même moment, les gargouilles commencèrent le pilonnage des cavaliers. Les pierres que les monstres propulsaient faisaient plusieurs livres. Et leur force peut commune permettait aux gargouilles de les propulser à près de trois mètre. Heureusement que la vitesse du groupe rendait la visée difficile. Beaucoup de projectiles ratèrent leur cible. Cependant, deux blocs atteignirent la compagnie tuant trois hommes et manquant de peu de rompre la formation.

Le Maître de Cavalerie sonna la riposte et les archers munis de grands arcs lancèrent leurs traits sur l’armada ailée sans causer le moindre dégât. La stupeur saisi les archers mais l’autorité de leur chef les détourna de leur échec. Malgré ce fiasco, ils étaient passés, les gargouilles étaient à cours de munitions. Restait toutefois un obstacle de taille : Le golem.

Bien qu’à distance respectable, le golem se mis à changer de couleur et finit par s’embraser. Des flammes jaillissaient de tout son corps et la chaleur était palpable. Il faillait passer coûte que coûte pour s’abriter au sein de Vériadan sinon s’en était fini. Soudain, le golem leva une immense massue qui s’embrasa à son contact, il s’agissait plutôt d’un énorme tronc d’arbre employé comme tel. Le Maître de Cavalerie savait qu’un coup suffirait à briser sa formation et donc entraînerait sa perte. Il fallait faire vite et ne pas perdre de vitesse pour éviter le retour des gargouilles.

Il ordonna donc un déploiement en V pour limiter les pertes potentielles. Sur les extrémités avant du V, se retrouvèrent les archers avec pour ordre de cibler les tendons d’Achille, le centre devait se frayer un chemin en faisant front au monstre. Le déploiement eux lieu rapidement. Le démon fut surpris par la manœuvre, il ne s’attendait pas à tant de résistance et encore moins à du sens tactique. Les ailes du V passèrent sans encombre car elles étaient hors de porté du golem. Ils lancèrent leurs flèches, une partie des projectiles fit mouche transperçant la chaire incandescente qui laissa échapper un liquide verdâtre et fumant.

Le golem mis un genou à terre mais écrasa sa massue sur les derniers soldats. Trois hommes perdirent la vie et le Maître de Cavalerie fut désarçonné. Il roula au sol, se releva d’un bon et contourna rapidement le titan qu’il transperça de son épée au tendon encore valide. La chose s’écroula de toute sa masse se tordant de douleur sans pouvoir se relever. La chaleur près du golem était intense, la cape de l’officier pris feu et il du s’en débarrasser. La sueur perlait sur son front mais il n’abandonna pas. N’écoutant que son courage, il se rua sur le géant et lui planta de toute ses force son épée dans le front. Un craquement sourd se fit entendre, la boite crânienne du mastodonte céda sous le choc et une bouillie infâme et visqueuse se répandit sur le sol.

Hors d’halène, le Maître de Cavalerie lâcha son arme devenue incandescente au contact du colosse. Alors qu’il allait se retourner pour fuir vers la ville, une lame traversa ses entrailles, il la vit saillir de son abdomène. Le sang ruissela le long de son corps et sa force l’abandonna. Il esquissa un mouvement de la tête et vie le visage immonde du démon qui semblait lui sourire dans un rictus hideux. Il tenta dans un effort désespéré de sortir sa dague pour l’emmener dans son trépas mais il était trop tard. Il s’effondra suspendu à la rapière de son vainqueur.

Le démon tourna la tête vers la ville, le silence était total. Il retira son arme du corps du héros et l’abattit brutalement sur la carcasse meurtri pour le décapiter. Il ramassa son trophée et vola aux avant poste de la légion noir. Alors face aux hommes protégés par les remparts, il lança la tête du défunt et dans un hurlement strident leur promis le même sort s’ils ne se rendaient pas.

Ainsi mourut le Maitre de Cavalerie, son sacrifice ne fut pas vain car huit hommes purent regagner la sécurité des remparts de la ville. Bilarr resta impassible, mais la fureur grondait en lui. C’est un ami proche qu’il perdait, il savait aussi que ce n’était que le début des hostilités et que le pire était à venir.

samedi, août 05, 2006

La Vérité

L’affaire, si simple en apparence, prenait une tournure inquiétante. Trop de mystères planaient sur la disparition du roi et maintenant de Garel. Il fallait démêler l’écheveau pour enfin connaître la vérité. Empli de doutes, il se rendit sur le champ au palais du roi pour lui faire son rapport. Il fut rapidement introduit dans la salle du conseil. Le roi faisait montre d’impatience sur ce sujet qui lui tenait tellement à cœur. Une fois expédiées les formules de politesse, Marcibal rendit compte de ses étranges découvertes.

Comme lui le roi se trouva troublé par ses nouvelles révélations. Rien n’était cohérent, ni logique. Deux cadavres pour une seule personne ! C’en était trop, bien que n’étant pas un familier de la magie, Silfor II avait lu nombres de livres de la bibliothèque de son père. Il considérait tous ces récits comme des contes mais désormais il entrevoyait la possibilité que les dires des auteurs anciens étaient authentiques. Si tel était le cas, ils étaient tous en grand danger car si l’empereur dieu venait à reprendre le pouvoir les conséquences pour l’humanité seraient catastrophiques.

Eloignant ses sombres pensées, le roi décida de se rendre dans les geôles du château pour rendre visite à ses prisonniers. Ils auraient peut-être des éclaircissements à lui apporter pour résoudre cette énigme. Il avait en plus cette intime conviction qui le taraudait. Il n’arrivait pas à se persuader que l’elfe qui s’était présentée à lui représentait une menace. Il s’engouffra dans le passage qui menait aux oubliettes. Il était toujours entouré de deux gardes qui assuraient sa protection rapprochée depuis la mort de son père. Ce sont ses conseillers qui avaient insistés, la protection de sa personne revêtait une importance particulière.

Bien que cette coutume ancestrale fût abandonnée de longue date, les derniers évènements avaient restauré certains usages anciens. Il ne pouvait plus faire un pas sans ses deux anges gardiens. Cela le gênait mais il n’était pas disposé pour autant à réduire son activité quotidienne. C’est à grande peine que les deux protecteurs suivaient le rythme, le manque d’habitude et d’entraînement pesait sur leurs nouvelles attributions. Silfor dévala les escaliers pour se retrouver enfin devant les deux accusés.

Bien que calme en apparence, il avait beaucoup de mal à se départir de l’image de son père assassiné avec les deux étrangers à son coté. Il finit par entamer le dialogue et leur conter les derniers développements de leur enquête. C’est la sagesse et le bon sens de ce jeune roi qui fut à l’origine de leur salut. Après l’exposition des faits nouveaux, Zelphire indiqua qu’elle était en mesure de confondre le véritable assassin. Le roi en fut stupéfait mais il conservait toute sa méfiance.

Il accepta malgré tout que Zelphire l’accompagne pour lui démontrer ses dires. Toutes les précautions étaient prises, Zelphire suivait le roi à bonne distance, ses mains et ses jambes étaient entravées et deux soldats l’encadraient de près. Le moindre mouvement hostile de sa part aurait été fatale. Les hommes de troupes avaient été prévenus que la prisonnière pouvait utiliser des sortilèges dangereux. Il gardaient donc un œil attentif à tout changement d’attitude et avait instruction en cas de doute d’exécuter l’otage.

Ce ne fut pas nécessaire, Zelphire resta parfaitement neutre jusqu’à ce qu’ils atteignent la morgue. Une fois a l’intérieure, ils se dirigèrent vers les deux dépouilles de Garel qui semblait identiques en tout point. Les plus éminents médecins s’étaient penchés sur les deux corps sans pouvoir expliquer leur fascinante gémellité. Zelphire se rapprocha du premier corps puis du second sans un mot. Elle se concentrait intensément pour pouvoir utiliser son dont de perception extra sensorielle. Privé de son objet de pouvoir, l’utilisation de la magie lui coûtait énormément mais la situation justifiait un tel risque.

Elle finit par se tourner vers Silfor II et lui dire que désormais elle savait et pouvait prouver leur innocence. A cette annonce, la stupeur se lut sur tous les visages. Même le roi paraissait incrédule. Elle demanda au roi de lui permettre d’utiliser ses capacités magiques afin de révéler la vérité au grand jour. Malgré les risques que cela représentait Silfor II brûlait d’impatience de comprendre ce qu’il s’était passé. Il acquiesça à sa demande mais fit un signe à ses hommes. La moindre tentative hostile tournée vers ses hôtes lui serait fatale.

Elle ne fit pas cas de sa méfiance et entra presque immédiatement en transe. Il fallait qu’elle brise le sceau magique qui conférait une apparence équivoque au Doppleganger. Elle puisa dans toutes les ressources dont elle disposait. Elle ressentait cruellement les privations de nourriture et d’eau. Elle savait qu’elle pouvait perdre sa vie dans cette incantation mais avait elle le choix. Elle finit par rompre le sceau magique et réintégra son corps in extremis avant de se faire happer par les forces de la nature. Elle reprit ses esprit et vit que l’assemblée qui l’entourait était figée, pétrifiée par la stupéfaction. Ils voyaient enfin la vérité, il n’y avait plus deux Garel mais le pauvre enfant et une sorte de monstre vaguement humain avec des mains griffues et un visage difforme. Silfor II compris alors qu’il y avait eu une terrible méprise.

Face à Face

Le loup d’or donna l’ordre du départ, il serait en fin de matinée face aux puissants remparts de Veriadan. Son armée avait dévasté la campagne, c’était un bon entraînement pour la lutte qui allait avoir lieu. De plus, les nouvelles de leurs exactions les précèderaient et sèmeraient la terreur parmi la population. Il n’y aurait pas beaucoup d’effort à faire pour s’emparer de cette ville. Les humains étaient de piètres combattants. L’armée des ténèbre se mit en ordre de marche. Elle progressait lentement mais les échauffourées des dernières semaines avaient rendu les soldats impatients d’en découdre vraiment. La soif de sang et de destruction se faisait sentir à tous les niveaux.

Quand le soleil fut à son firmament, la légion se présenta dans la plaine qui faisait face à la ville sainte. La surprise et la consternation furent totales. Dès l’apparition de l’avant-garde les paysans fuirent vers la cité pour se mettre à l’abri. Heureusement, les chevaliers de la croix avaient encore une discipline de fer. Ils réagirent avec le plus grand calme et réussir à canaliser le flot de la foule apeurée. Au même instant, faisaient irruption dans la plaine, une troupe de quinze hommes, il s’agissait du maître de cavalerie avec sa troupe.

Malheureusement, il ne pouvait rallier la ville car l’armée ennemie se trouvait sur son chemin. Son arrivée en trombe, la fit immanquablement remarquer de l’arrière garde de l’armée du loup. Immédiatement, il détacha un groupe pour aller s’occuper de cette menace et laissa le commandement au démon ailé qui prit son envol pour superviser les opérations. Son groupe était constitué d’une horde de gobelins, de cinq gargouilles et d’un golem de feu.

Le maître de cavalerie n’avait pas le choix, il lui faudrait combattre et tenter une percer pour rejoindre la cité des anges.

dimanche, juin 18, 2006

Les éclaireurs

Bilarr quitta le conseil et se dirigea vers la Basilique de guerre Saint Réual, il était entouré de ses principaux lieutenants. Il pénétra dans l’enceinte fortifiée promptement. Les gardes lui adressèrent un salut discret. L’aspect cérémonieux qui régnait dans les autres cours du royaume n’avait pas cours ici. Il se dirigea vers ses appartements où seuls quatre officiers supérieurs furent conviés. On trouvait le maître de cavalerie, le Duc Rouge, qui dirigeait les archers, le maréchal Félan qui organisait les fantassins et un personnage plus mystérieux que les autres, l’archi sage Viktor. Son rôle n’était pas très clair pour l’ensemble des chevaliers mais tous respectaient sa fonction séculaire.

En fait, dans l’ancien temps, ce poste était majeur, il était occupé par le bras droit du roi. C’était généralement la charge d’un puissant magicien. Il avait pour fonction de soutenir les troupes à distance par un appoint magique. Dans les temps modernes, la fonction avait perdu toute sa substance après la disparition de la magie. Le prestige de cette fonction s’était amoindri progressivement. Malgré tout, les héritiers des mages anciens avaient conservé leur place au sein des chevaliers de la croix sans les capacités qui avaient constitué le lustre de leurs aînées.

Ils disposaient toutefois d’un atout de taille : la bibliothèque St Réual. Dans un bâtiment annexe de la Basilique, une bibliothèque avait été constituée au fil des siècles. Elle regorgeait d’ouvrage de magie et seul les archi sage et leurs disciples y avaient accès. Viktor passait de nombreuses heures dans ce lieu mais il avait les pires difficultés à appréhender les enseignements contenus dans ces livres. De nombreuses fois, il avait tenté de mener à bien différentes pratiques magiques sans obtenir un quelconque résultat mais il ne se lassait guère et comptait renouveler l’expérience jusqu’à ce qu’il obtienne un résultat.

Une fois dans les appartements du roi, les leaders de l’ordre se mirent d’accord avec la bénédiction de leur roi. Une troupe de 15 hommes dirigée par le maître de cavalerie servirait d’avant-garde. La mission de ce groupe serait de récolter le maximum d’informations sur la menace qui planait et si possible de l’éliminer définitivement. Le groupe de cavaliers ainsi constitué devait se mettre en branle sur le champ.

Dès que l’ordre fut donné, le maître de cavalerie parti sur le champ, il enrôla 15 de ses meilleurs cavaliers, et mis le cap sur le sud à la sortie de la ville. Il comptait remonter la piste des assaillants en se basant sur les témoignages des paysans qui étaient parvenu jusqu’à Veriadan. D’après les informations qu’il avait récoltées lors des nombreuses auditions de victimes, le premier village qui avait subit la cruauté de cette armée fantôme se trouvait à une semaine de cheval. En forçant l’allure, il pensait pouvoir mettre deux fois moins de temps. Ses hommes étaient des aguerris, leurs montures étaient puissantes et il avait l’habitude des longs trajets exténuants.

A l’aube du quatrième jour, ils avaient en ligne de mire, le village en question. Le spectacle était terrifiant, tout n’était que désolation et ruines. Pas une seule maison n’avait été épargnée, il ne restait que des cadavres qui commençaient à se décomposer. Pas une âme ne semblait vivre dans cet enfer terrestre. La puanteur était telle que même ses hommes commençaient à être incommodé. Il avait espéré trouver un endroit pour prendre un peu de repos mais manifestement, il n’y avait aucun moyen de se relaxer.

C’est à ce moment qu’il aperçu une dépouille parmi les victimes qui dénotait. Ce cadavre se distinguait des autres car il n’était pas humain. Tout son être se glaça, les rumeurs étaient donc vraies. Il s’engagea en direction du macchabée malgré la frayeur de sa monture qui renâclait et refusait d’aller plus loin. Il mit pied à terre et s’approcha pour découvrir une sorte d’humanoïde pourvu d’une tête de serpent. La panique le gagnait mais il se devait de rester calme et de mener à bien sa mission. Il lui semblait pure folie que de poursuivre plus loin ses investigations. Les risques étaient trop grands. Il pris la décision de rebrousser chemin pour en avertir immédiatement le roi.

dimanche, juin 11, 2006

L'enquête

Une fois l’entretien terminé le roi restait perplexe et troublé. Il regagna ses appartements et ordonna de convoquer les meilleurs investigateurs de la ville. Après quelques heures, ceux-ci se présentaient devant leur souverain. Il leur expliqua la mission et le temps qui leur été imparti. Tous avaient déjà eu vent de la nouvelle et connaissaient l’importance de la tâche qui leur été confiée. Des trois enquêteurs, un seul avait assez de talent pour mener à bien sa mission avec sérieux et rigueur. Il s’agissait de Marcibal.

Marcibal était un homme d’une quarantaine d’année, il avait une réputation qui n’était plus à faire et avait résolu de nombreuses énigmes. Il était calme, rigoureux et précis. Il avait un physique commun, un peu passe partout ce qui lui permettait de se fondre sans difficulté dans le décor sans se faire remarquer. C’est grâce à ce talent qu’il obtenait rapidement des informations. Comme il inspirait spontanément confiance, il lui était facile de pénétrer dans tous les recoins de la ville y compris les plus secrets.

L’enquête pour laquelle il avait été mandaté semblait simple. Mais, il décida de tout reprendre à zéro. Le roi avait commenté les dires des captifs et il devait faire preuve d’impartialité s’il voulait trouver des preuves irréfutables. Il se rendit au palais, interrogea les gardes présents lors du drame. Un élément le surpris, la présence de Garrel dans la salle des gardes. Elle été plutôt incongrue car ses fonctions n’avait aucun rapport avec ce type d’activité.

Il décida donc de se rendre au domicile de la victime. La porte était verrouillée mais il n’eut aucun mal à la crocheter. Il pénétra dans la bâtisse et commença ses investigations. Le salon était en désordre, ce qui était inhabituel car selon les dires de ses amis, il était d’une maniaquerie maladive. De plus, Marcibal remarqua sur le canapé bleu des taches sombres. Il n’eut plus de doute en examinant de près la souillure, il s’agissait de sang.

Marcibal décida de bouger les meubles car leur localisation dans la pièce semblait incohérente. C’est alors qu’il fit une découverte qui devait le mettre sur la voie de la vérité. Une énorme mare de sang avait été astucieusement occultée par un tapis et le canapé. Le sang été visqueux et presque totalement sec. Cela voulait dire que le crime potentiel était récent. Mais qui avait été tué en ce lieu ? Marcibal n’arrivait pas à emboîter les éléments de manière cohérente.

Il décida donc de poursuivre ses recherches dans la maison. Il fouina un peu partout sans trouver d’éléments probants. Il avait de toute évidence raté quelque chose. Une victime qui saignait abondamment devait être occultée quelque part. Il fallait repartir du salon et tenter de suivre la traînée sanglante. Après avoir plusieurs minutes observé le lieu du forfait, il repéra enfin l’indice qui lui donnerait la clef de l’énigme. Le meurtrier avait pris beaucoup de soin pour effacer les traces qui pouvait mener au cadavre. Il remarqua d’infimes traces qui le menèrent vers la chambre attenante au salon. Mais brutalement les traces disparaissaient.

La solution était forcément dans cette pièce. Un tour d’ensemble ne révélait rien d’anormal. Il y avait un joli parquet avec un lit à baldaquin et une armoire remplie de nombreux vêtements d’apparats. A part cela une fenêtre laissait rentrer une lumière blafarde et donnait sur une cour intérieure équipée d’un lavoir. La décoration était pauvre, il n’y avait qu’un tableau qui représentait une famille au grand complet. Selon toute probabilité, il s’agissait de la famille du défunt.

Il avait besoin d’aide pour résoudre cette énigme. Il pensa à son vieil ami l’alchimiste. Peut être qu’avec ses connaissances il pourrait trouver la solution même si ses décoctions étaient souvent une poudre de perlimpinpin. Il se rendit à son échoppe et lui conta ses découvertes. L’alchimiste accepta de l’accompagner et emmena son fidèle compagnon un vieux rat apprivoisé. Une fois dans la pièce en question, il étaient en train de faire différentes conjectures quand le vieux rat disparu sans qu’ils y prêtent attention.

Ils finirent par entendre des gémissements à peine audibles. L’alchimiste reconnu son fidèle compagnon sans pouvoir le voir. Ils tentèrent tous deux de déterminer l’origine du son et finirent par découvrir qu’il venait de sous le plancher. Marcibal sorti quelques instants puis revint avec une pioche pour brise le parquet et délivrer la pauvre bête. Dès que la pioche atteint le parquet celui-ci volât en éclat instantanément et la surprise fut de taille. Le soubassement était plutôt profond et contenait la dépouille mortelle de Garel. Le rat était aussi là, il avait pu descendre mais n’avait pu remonter faute d’accès au parquet bien plus haut que de coutume.

Marcibal ne comprenait plus rien. Il y avait désormais deux Garel. A sa connaissance, le page n’avait aucun jumeau. Il fallait en rendre compte immédiatement au roi. Lui seul saurait quoi faire et comprendre ce qui était en train de ce produire. Quel maléfice avait pu entraîner une telle chose ?

dimanche, juin 04, 2006

Le Chien Métamorphe

L’animal déambulait dans la ville riche de milles parfums, il avait volontairement pris l’apparence d’un petit chien inoffensif mais surtout capable de se faufiler partout. L’amulette pendait autour de son coup et le poids de l’objet ne lui rendait pas la vie facile. Son apparence ne lui permettait de se déplacer qu’à grande peine. Ses objectifs étaient simples, son maître avant de trépasser, lui avait clairement indiqué qu’il devait retrouver son créateur et lui remettre l’objet.

Cet ordre était gravé dans sa mémoire. Bien que d’une intelligence limitée, il avait un potentiel suffisant pour survire dans un environnement hostile. Il réussit à s’extirper de la ville sans encombres. Une fois à l’extérieur, il était plus à l’aise et moins vulnérable. Il repris donc une forme plus agressive : Celle d’un loup. Le transport de l’objet en devint plus aisé. Il devait toutefois retrouver la trace de son maître. Pour cela son flair infaillible lui serait d’une grande utilité.

Il mit trois jours à identifier la bonne piste. Dès qu’il la repéra, il fonça à en perdre haleine, ne prenant que le minimum de repos nécessaire et évitant tout contact avec les humains. Le loup volait littéralement, il approchait de sa meute. Il fonçait à travers bois quand une vive douleur le pris à la patte postérieure gauche et eut pour effet de le stopper net. Interloqué la bête se cabra, tenta de se dégager vainement. Elle était prise au piège sans possibilité d’évasion. La douleur et son affaiblissement soudain bloquaient ses capacités morphiques.

Il n’avait plus qu’à attendre une improbable délivrance tout en étant prêt à vendre chèrement sa peau. Le braconnier se présenta quelques heures plus tard. Avançant avec précaution, il vit que le piège avait porté ses fruits. Il s’approcha dans le noir et tata du bâton la prise. Elle était inerte. Il n’avait plus qu’à s’en saisir et à retourner vivement à sa ferme pour faire un bon repas. Cet excès de confiance lui fut fatal. Dès qu’il libéra l’animal du piège, celui-ci en un éclair lui sauta à la gorge. Les crocs se refermèrent sur la jugulaire. La pression terrible exercée par la mâchoire fit céder les cervicales dans un craquement sec. Le pauvre paysan expira dans l’instant sans même s’être rendu compte de ce qui lui arrivait.

Blessé, la bête ne pouvait résister longtemps. Elle ne pouvait pas se soigner mais elle savait que son temps était compté. Elle devait se dépêcher avant que ses forces ne l’abandonnent complètement. Elle était conditionnée par sa mission et sa propre vie n’entrait pas en ligne de compte dans ce schéma. Elle poursuivit sans relâche son objectif sentant que son but était à portée de main. Elle survécu deux jours. Au crépuscule, elle expira mais elle était tout près de son maître. Elle pouvait le sentir, elle était au seuil du campement. C’est la vigilance d’une sentinelle homme serpent alerté par un mouvement suspect qui permit au Loup d’Or de récupérer ce précieux bien.

Il sentit grâce à ses dons extra sensoriels que son adversaire n’avait pu être éliminée. Cependant, il avait en main son objet de pouvoir. Le seul artéfact qui lui permettrait de restaurer l’armée Trogonienne. Dans d’autres temps son père avait commandée cette redoutable armée d’elfes Cylliques. Elle avait grandement contribuée à d’importantes victoires. Aujourd’hui, elle était sous l’emprise d’un charme du JUSTE. Il avait condamnée cette armée à être changée en arbre. Elle constituait une importante part de la forêt de Trobb.

Pleinement satisfait de ce résultat, il ne lui restait plus qu’à organiser la conquête de Vériadan. Ce n’était plus qu’une question de jours. Sa légion avait progressé sans rencontrer de réelle résistance. Plus que quelques jours de marche et la ville serait à sa mercie. Il jubilait déjà de la victoire éclatante qu’il allait remporter. Il se réjouissait aussi de retrouver son vieil ami Difan. Ce n’est pas qu’il le porta dans son cœur, mais il savait qu’il pourrait lui apporter un appoint non négligeable pour la suite des évènements. Quelques morts vivants au sein de l’armée de l’enfer serait du plus bel effet.

L'approche

Le loup d’or était désormais en pleine possession de ses moyens. Il ordonna à l’armée qui bivouaquait depuis plusieurs jours de se mettre en branle. L’objectif était la ville de Veriadan ou reposait son ami Difan. La partie ne serait pas de tous repos mais il avait une confiance absolue en ses ressources. Que pouvait de faibles humains incompétents face à l’immensité de ses pouvoirs. L’armée des ténèbres se mit en route et commença sa politique de terre brûlées et de terreurs. Les premiers villages qu’elle croisa furent mis à feu et à sang sans rencontrer une véritable résistance. Après quelques jours d’atroces massacres de paysans, les bourgs que traversaient les troupes étaient tous déserts. Leurs mouvements étaient désormais connus, leur réputation semblait aussi les précéder.

Il fallut deux jours pour que la nouvelle de massacres perpétrés par une armée de monstres parvienne à la capitale du royaume septentrional. Les premières rumeurs furent accueillies par les citadins comme des affabulations et racontars absurdes. Mais l’afflux de réfugiés et les blessures béantes de certaines victimes convainquirent les autorités que quelque chose d’anormale se déroulait. Bien que ne prêtant aucune foi aux histoires de monstres, il semblait bien que s’était organisé un groupe de pillards aux objectifs obscurs. Le roi ne pouvait continuer d’ignorer ces évènements, face à l’inquiétude grandissante, il réunit son conseil pour déterminer les mesures qu’il y avait lieu de prendre en pareille circonstance.

Le royaume du nord était paisible mais sa culture guerrière était plus marquée que dans toutes les autres régions. L’esprit guerrier s’était émoussé mais une puissante armée avait toujours été entretenue pour permettre à tous les croyants de différentes confessions de s’adonner à leurs prières en toute quiétude. La paix religieuse ne s’était pas faite dans la sérénité et de nombreuses sectes extrémistes avaient tenté de déstabiliser la concorde au fil du temps. Les chevaliers de la croix comme on les nommait avaient du, plusieurs fois au cours des derniers siècles, recourir à la force. Certains heurts s’étaient terminés dans un bain de sang mais c’était toujours à contre cœur que le souverain s’était résigné à en arrivé là.

Les chevaliers de la croix constituaient un groupe puissant. Le souverain était issu de leur rang et assumer leur commandement. Ils étaient athée ce qui leur assuré impartialité et reconnaissance auprès des croyants. Leur signe distinctif était une armure portant une croix celte dorée sur le torse. Le temps et le déclin des vocations militaires avaient réduit leur nombre à environ 300 éléments divisés en trois corps. Le gros des troupes était constitué de fantassin, puis venait une cinquantaine de cavalier et autant d’archers. L’usage des machines de guerre s’était totalement perdu. Elle n’étaient connu que par l’intermédiaire des livres qui en traitaient et uniquement des officiers qui avaient accès à ce type d’archives.

Ces hommes vivaient dans des basiliques guerrières, il s’agissait de lieux saints fortifiés. Avec des effectifs qui s’étaient réduits, le seul endroit qui les accueillait encore était la basilique de Veriadan. Cette basilique était un croisement de lieu saint avec un ouvrage guerrier, on y trouvait des vitraux inaccessibles avec des meurtrières contiguës. Il y avait autour du bâtiment des enceintes fortifiées avec des tours de guets. Les religieux cohabitaient avec cette armée à laquelle il apportait assistance en cas de danger.

Tous les pèlerins en temps de paix avaient accès à ces lieux saint et il n’était pas rare de rencontrer ces hommes en arme. Ils étaient les seuls à pouvoir pénétrer dans une enceinte consacrée avec leur équipement de combat. Au coeur de cet ordre de chevaliers coexistaient trois grades distinctifs. La croix dorée était le symbole de tous les fantassins. La croix rouge était réservée à l’élite d’entre eux (une petite centaine d’hommes tout au plus). Enfin la croix blanche réservée aux primats, sorte d’officiers auxquels tout un chacun était tenu d’obéir. Leur aura dépassait le simple cadre des chevaliers de la croix. Ils étaient révérés par l’ensemble des citoyens du royaume et leur porter assistance en toute circonstance était un devoir sacré.

Le conseil du roi était constitué de prélats des religions principales à travers les royaumes unifiés et des principaux officiers de l’ordre de la croix. Tous étaient réunis au sein de la Basilique Saint Réual et l’inquiétude était palpable. Des groupes s’étaient formés et les chuchotis emplissaient la pièce. C’est dans cette atmosphère tendue que le roi fit son apparition. Il était grand, jeune et fier. Il avait un air espiègle mais on sentait une grande force intérieure et beaucoup de sang froid. Bien que jovial de nature et bon vivant, il avait un air grave face aux circonstances qui avaient provoquées cette réunion. Dès qu’il pénétra dans la pièce le silence se fit et il invita tous les participants à prendre place autour de la table.

La préséance imposait de laisser la parole au représentant de la principale religion. Celui-ci exprima immédiatement de vives inquiétudes. Il souhaitait mettre sur pied rapidement un groupe armé afin de retrouver et châtier les assaillants qui avaient osé infliger une telle misère au genre humain. Il fut rapidement contré par d’autres qui considéraient que les dires n’étaient que billevesées et qu’il n’y avait aucune mesure à prendre. Les conflits entre paysans n’étaient pas rares et la violence était une constante dans ce type d’affaire. Les heures passaient et personne n’arrivait à s’accorder sur les mesures qu’il y avait lieu de prendre.

C’est alors que le roi fit taire l’assemblée pour exprimer son opinion. Il en avait suffisamment entendu pour synthétiser les informations qui lui étaient rapportées. Son prestige lui assurait une influence considérable sur l’ensemble du conseil. Il était un bon roi doublé d’un habile négociateur au puissant charisme et toutes les décisions qu’il avait prises à ce jour s’étaient révélées pertinentes. Ainsi, il trancha. Il décida d’armer une troupe de soldats qui servirait d’éclaireur. Un détachement de chevaliers de la croix d’une quinzaine d’homme aurait comme mission de rassembler des preuves pour étayer les divers témoignages recueillis. S’ils en avaient l’opportunité, il aurait la possibilité de mettre fin à la menace. Il avait une semaine pour revenir et faire un rapport complet d’activité.

La décision était sage, juste et prudente. Le roi n’avait pas pris position entre les différentes factions. Il avait sollicité un complément d’enquête avant de prendre une quelconque mesure. Cela ne pouvait que satisfaire l’ensemble des participants du plus sceptique au plus catastrophiste. Comme personne n’y voyait d’inconvénients, la motion fut soumise au vote et fut entérinée à l’unanimité. Une bonne chose avait été accomplie mais dans son for intérieur Bilarr était inquiet. Jamais il n’avait vu de telles mutilations sur des corps. Et si les récits des paysans étaient vrais, il fallait s’attendre au pire.

mercredi, mai 24, 2006

Culpabilité

Une fois maîtrisé, Arion fut conduit aux geôles du palais. Elles étaient sombres et sinistres mais régulièrement entretenu. Il faut dire que les crimes étaient rares et le plus souvent c’était pour de menus larcins que les délinquants étaient appréhendés. La population carcérale était très limitée. Les gardiens avaient été prévenus de l’arrivée de prisonniers hors du commun vu l’horreur du crime qui leur était reproché. Ils attendaient avec appréhension mais aussi avec curiosité de voir les fameux assassins. La nouvelle du meurtre du roi s’était répandue comme une traînée de poudre.

Ils furent conduits dans une cellule exiguë, avec une paillasse pouvant servir de couche. Les barreaux de la cage étaient solides et toute tentative d’évasion serait ardue. On leur annonça que leur procès aurait lieu demain sur la place public avec toute la magnanimité et l’impartialité possible dans les circonstances. Ils furent prévenue que le nouveau roi : Silfor II, fils du roi défunt, viendrait les rencontrer dans la soirée.

Une fois enfermés, les gardes regagnèrent leurs postes respectifs en prenant bien soin de faire des rondes régulières pour surveiller leurs prisonniers. Arion était inquiet, après un bref examen alentour, ses espoirs d’évasions s’amenuisaient. Ils étaient dans un niveau souterrain. Les gardes étaient expérimentés et solidement armés. Même dans l’hypothèse où ils seraient en mesure de s’extraire de cette prison, il serait très difficile de traverser l’ensemble du palais sans se faire remarquer. Il valait donc mieux attendre la visite du nouveau souverain pour faire valoir ses droits et sa sincérité.

Le nouveau roi ne se fit pas attendre longtemps. Il arriva avec dans son sillage une pair de conseillers. Il était grand et plutôt beau. Il avait des airs de son père et inspirait la même déférence. Il était jeune mais semblait préparé à exercer les fonctions qui étaient sienne désormais. Il avait toutefois un air triste et il transparaissait dans son regard une immense douleur mêlée à de la colère. Cela lui donnait un air farouche, voire sauvage. Les conseillers qui l’entouraient n’étaient manifestement pas nouveaux. Ils devaient faire parti du conseil royal de son père. Il avait choisi ses hommes pour modérer la fougue de sa jeunesse car la douleur le rendait ivre de vengeance.

Sans la sagesse et la persuasion des vieux sages qui l’entouraient, il aurait fait mettre à mort sur le champ les deux responsables qui avaient été pris sur le fait. Il ne comprenait pas leur motivation, les témoignages des gardes qui avaient assisté à leurs échanges affirmaient que tout se passait parfaitement bien. Ils avaient aussi indiqué que le roi avait accédé à leur demande. Alors pourquoi lui ôter la vie de cette manière. Est-ce l’appât du gain qui les avait transformés ? Tout cela été insensé. De plus, le retour d’une elfe, personnage étrange, compliquait l’affaire. Il avait été élevé dans la déférence de ses êtres qui avaient laissé toute leur culture et tout leur savoir entre leurs mains. C’est grâce à leur science que le royaume était devenu prospère. Pourquoi le premier de leur représentant, surgissant d’on ne sait ou après tant d’années, aurait il agit de la sorte ?

Tout dans cette histoire était incohérent, seule la folie ou la cupidité pouvaient expliquer cette acte odieux. C’est pour en avoir le cœur net qu’il avait décidé de rencontrer les meurtriers. Il avait pris un peu de repos avant cette confrontation car son esprit été embrumé par le choc qu’il avait subi. Il voulait être parfaitement concentré pour entendre les aveux de ses affreux criminels. Il voulait aussi les regarder droit dans les yeux pour leur faire sentir que la loi s’appliquerait dans toute sa rigueur. Il voulait enfin que le peuple participât à cette évènement pour montrer que le traitement des hommes était identique quel que soit leur rang.

Silfor pris donc la parole avec un calme forcé. Il s’adressa à Arion pour lui demander les motivations de son acte impardonnable. Arion lui expliqua les évènements tels qu’ils s’étaient déroulés. Il vit que le roi ne le croyait pas mais il nota un doute qui planait dans ses pensées. Il lui conta sans relâche les faits mais n’était pas en mesure d’expliquer pourquoi le jeune page qu’il accusait, fidèle depuis de nombreuses années à la couronne, aurait été amené à faire ce qu’Arion l’accusait d’avoir accompli. Le roi réfutait cette thèse. Elle était à ses yeux grotesque. Incapable de faire mieux Arion se tu mais Zelphire pris la parole. Elle parla de ses ancêtres, de leur serment, de l’amitié qui liait son peuple à celui de Silfor. Elle lui remémora toutes les leçons que lui avait inculqué son père sur les elfes, sur les évidences trompeuses, sur la nécessité de considérer l’improbable et bien d’autres choses encore.

Troublé par la jeune femme, par son immense sagesse, par son apparente sincérité et lié par le pacte de ses ancêtres, il ordonna que ses meilleurs limiers examinent tous les détails de l’affaire sans privilégier une quelconque hypothèse. Il accorda aux captifs un délai de 24 heures avant leur jugement. Il voulait, avant de prononcer une quelconque sentence, avoir tous les éléments possibles à sa disposition. Zelphire avait fait mouche. Elle avait su insinuer le doute dans l’esprit du souverain et le pousser à récolter des preuves irréfutables. Ils disposaient maintenant d’un peu plus de temps. Mais leur situation ne s’était pas améliorée. Leurs vies dépendaient de la perspicacité et de la persévérance de quelques hommes. Il fallait prier et espérer qu’ils seraient suffisamment neutres pour tenter de mener à bien leurs investigations sans céder à l’évidence qui leur crevait les yeux.

Réanimation

Les deux démons savaient qu’ils avaient peu de temps pour fournir à leur maître une victime qui pourrait lui redonner vie. Ils ne perdirent pas une minute et se mirent en quête d’une cible potentielle. Il ne leur fallut pas longtemps pour trouver une ferme habitée pas un groupe de paysans. L’arrivée des deux monstres fut une malédiction qui fit basculer le paisible lieu en un enfer balayé par la frayeur et les cris. Les paysans tentèrent malgré tout de se défendre avec leurs outils de labeur mais les coups de faux ou de faucilles n’eurent aucun effet sur le monstre qui se frayait un chemin parmi eux. Le premier assaillant lui assena un coup terrible au torse sans que cela freine sa progression. Le démon lui arracha la tête à mains nues. Il la lança vers ses congénères en guise d’avertissement.

Cette démonstration de force eut l’effet escompté. Les survivants préférèrent rompre le combat et fuir vers les bois tout proche pour échapper à la mort. Le sauve qui peut ne permis pas aux fuyards de voir se qui se passait. Dans cette débandade, le démon ailé se mit en branle, il pris péniblement son envol. Une fois au dessus du petit groupe, il remarqua une jeune femme à la traîne, incapable de suivre le rythme des autres. Elle était la victime idéale, il fondit sur elle. Il partit en piquée, une fois à sa portée, il la saisit avec ses griffes et opéra un mouvement puissant de ses ailes pour reprendre de l’altitude.
Bien que cette situation inhabituelle soit difficilement supportable, la jeune femme se débattait comme un beau diable. Cela compliquait grandement le vol et les trajectoires à tenir pour le démon. Ils risquaient à la longue de s’écraser. Ce n’était pas très dangereux pour lui mais sa prise pouvait se blesser voir même décéder et c’était contraire à sa mission. Pour faire cesser ces difficultés, il renforça son étreinte. La douleur saisit la jeune femme, elle tenta de lutter mais plus elle résistait plus la douleur irradiait son corps. Finalement elle du céder et sombra inconsciente.

Après une heure de trajet les deux démons retrouvèrent le campement du loup d’or. Ils se dirigèrent vers la tente de commandement qui avait été érigée. Ce sont les hommes serpents qui assuraient la protection de leur leader. Deux d’entre eux était à son chevet et tentaient de prolonger sa vie en lui administrant différentes drogues. Ils pénétrèrent dans le velum en silence en traînant leur captive. Le loup d’or était conscient mais son aspect physique avait décliné. Son corps était décharné, ses yeux étaient éteints. Il reposait sur un dais et était incapable de se mettre debout. Il fit signe aux démons de lui apporter la jeune femme qui était son seul salut.

Les démons s’exécutèrent et déposèrent la condamnée près de lui. Ce qui s’ensuivit fut au delà du soutenable. Même les hommes serpents habitués aux pires horreurs quittèrent les lieux. Seules les démons restèrent pour se délecter du spectacle. Le loup d’or dont la superbe et la force étaient légendaires faisait plutôt penser à un vieillard qui sollicite l’extrême onction. Il se déplaça avec lenteur sur sa victime. La force lui manquant tellement qu’il se mis à gratter avec une insoutenable lenteur la poitrine de la malheureuse.

Le sang commença à perler puis se mis à couler plus intensément. La douleur tira la jeune femme de sa léthargie, elle se mit à hurler et se débattit. Immédiatement, les démons l’immobilisèrent pour permettre à leur maître de continuer son office. Il continuait de creuser dans le corps palpitant et les hurlements s’intensifiaient. Le sang commençait à gicler à grand flot. Il arracha la chair, li tordit et brisa des côtes de la cage thoracique, puis il atteignit son précieux sésame. Il l’arracha dans une immense gerbe de sang qui couvrit son corps. La persécutée expira et ce fut une libération pour elle.

En possession de cet organe de vie, la physionomie du loup d’or changea en une fraction de seconde. Il renaissait. Il repris de sa superbe pour retrouver son apparence puissante et mauvaise. Son regard brilla à nouveau de cette flamme cruelle. Sa musculature retrouva sa puissance et son pelage étincelait de reflet d’or. Il avait ressuscité. Il était enfin en mesure de mener à bien sa mission. La libération de Difan n’était plus qu’une question de jour. Il en était certain, il savait déjà que le temps des Royaumes Unifiés était compté.

dimanche, mai 14, 2006

Silfor

Alors qu’il fit un signe à Arion pour qu’il se relève, une troupe armée fit irruption avec grand fracas. Les gardes se bousculaient pour pénétrer dans la pièce. Leurs mouvement désordonnés et incohérents leurs firent prendre un air plus ridicule que redoutable. Sur un ton qui imposait l’obéissance, le monarque tança sévèrement ses hommes pour leur manque de discipline et de bon sens. Il leur indiqua aussi que leur présence n’était plus requise vu que la situation était parfaitement sous contrôle. Un peu penaud, les soldats repartirent et reprirent une activité normale.

Une fois réglé ce désagrément le roi se retourna vers Arion puis vers Zelphire qui toujours inconsciente était bien entourée par des servantes immédiatement accouru sur l’ordre du roi. Enfin, il jaugea Arion et lui demanda de lui expliquer son affaire depuis le début. Le récit qui lui fut conté le laissa dubitatif. Si le jeune homme disait vrai, les royaumes unifiés étaient en grave danger et ne disposaient pas de préparation adéquate pour faire face à cette menace. Il en aurait le cœur net une fois que Zelphire se serait exprimé. Bien que ne la connaissant pas, il avait lu dans sa jeunesse de nombreuses histoires la concernant sur ces fameux temps anciens.

Elle finit par reprendre connaissance et se releva avec grâce. Il n’y avait aucun doute sur sa nature elfique et Silfor prit un air sombre. Il lui parla doucement pour l’amener à formuler la requête qui l’avait poussé jusqu’à la cité de Segorian. Elle prit donc la parole en regardant le roi droit dans les yeux. Son regard était franc et net. Elle parla de son père et de la promesse des ancêtres du roi. D’une foule de choses qui échappaient à Arion mais que Silfor semblait parfaitement appréhender. Il y a près de 10 000 ans les aïeux du roi avaient scellé un accord avec les elfes Cylliques. Avant leur extinction, ils leur confièrent les biens les plus précieux des elfes. Ils devenaient les dépositaires de toute leur science et de leur histoire. Il devenait les gardiens de leur mémoire. En échange, si un jour une personne de leur race refaisait surface, il leur devait aide et assistance.

Silfor n’avait pas oublié cette promesse et il était prêt aujourd’hui à remplir la part de son contrat. Il invita Zelphire à le suivre afin qu’il puisse lui remettre l’objet dont elle souhaitait reprendre possession. Il se dirigea d’un pas déterminé vers la fameuse salle du trésor ou tous les biens les plus précieux étaient entreposés. Il passa la salle des gardes et lança un regard de réprobation à leur leader. Celui-ci se figea, son entrée théâtrale de tout à l’heure ne lui avait pas rendu service. Accablé par la honte, il baissa les yeux regardant longuement ses bottes noir. Le roi ne s’attarda pas, il aurait bien le temps de s’occuper de ça plus tard.

Il arriva dans la pièce octogonale et sans hésiter poussa une des portes miroir pour déboucher dans une immense pièce plus proche de l’entrepôt vu le désordre qui y régnait. Il scruta du regard l’objet convoité et fut immédiatement frappé de stupeur lorsque son regard se porta sur le socle d’or au centre de la pièce. Il se retourna vers ses visiteurs l’air hébété. Il leur annonça aussitôt qu’ils avaient été devancés. L’amulette avait été volée !

Au même instant, le sicaire senti qu’une occasion unique s’offrait à lui. Son opportunisme allait peut être lui permettre de faire d’une pierre deux coups. Saisissant une sarbacane qui reposait avec ses dards dans le fatras, il se prépara pour exécuter son méfait. Il retira de sa besace une fiole de poison, qu’il transportait en permanence, pour enduire la fléchette meurtrière. Une fois prêt, il mis en joue sa cible et souffla avec force dans l’embout. Son expérience dans le maniement des armes était un atout et il ne rata pas sa cible.

Le roi hélait les gardes lorsqu’il fut atteint par la pointe aiguë. Le poison était puissant. Il fut immédiatement pris de convulsions. Ses yeux se révulsèrent, de la bave coula de la commissure de ses lèvres. Zelphire se précipita pour lui portait assistance mais il expira dans la seconde qui suivit. Il était trop tard. Arion pour sa part avait rapidement détecté l’origine de l’attaque sans pour autant pouvoir identifier leur agresseur. Il se précipita pour débusquer l’assassin.

Les gardes pénétrèrent dans la pièce et furent pris de stupeur en voyant Zelphire penchée sur le corps inerte de leur souverain. C’est alors que Garrel hurla que la magicienne avait tué le roi et qu’il fallait la mettre au arrêt ainsi que son protecteur. La situation était compliquée. Arion ne s’arrêta pas, déterminé il poursuivit sa progression et plongea sans hésitation son épée dans le cœur de Garrel. Bien que celui-ci ait tenté une esquive, la rapidité d’Arion le pris de cours. L’épée glissa sur une côte, provocant une large entaille mais la force d’Arion fit que la seconde se rompit dans un bruit sourd. La lame s’enfonça dans la chair accompagnée par un flot de sang noirâtre puis elle finit par atteindre le cœur qu’elle perfora. Garrel mourut en quelques secondes malgré ses tentatives désespérées pour respirer. Il tenta une riposte mais resta suspendu à la lame tel un pantin sans vie.

Dans la confusion générale, personne ne remarqua un petit chien qui partait avec un objet brillant. La tension était à son comble entre les gardes et Arion. Zelphire avait été maîtrisée. Elle n’avait pas résisté. De son coté, il était encerclé et il rechignait à engager le combat pour plusieurs raisons. D’abord, il ne voulait pas tuer d’innocent, il n’avait rien à se reprocher et il ne voulait pas risquer la vie de Zelphire. Malgré la rage qui l’habitait, il décida de rendre les armes et de se livrer à ses adversaires.

dimanche, mai 07, 2006

La traversée

Le Dieu Démon s’approcha de la troupe formée et il leva les bras au ciel. D’un bleu azur, celui-ci vira immédiatement au gris sombre et les nuages qui s’amoncelaient au dessus de la divinité entamaient une rotation prémices d’une tornade. Des éclairs le foudroyèrent sans qu’il paraisse en être affecté. Bien au contraire, à chaque éclair qui le frappait, il semblait concentrer entre ses mains l’énergie dégagée. Une boule commença à se former. A chaque foudroiement, elle croissait. Elle finit par atteindre un diamètre qui pouvait englober l’ensemble de l’armée. Alors dans un mouvement complexe, le démon projeta la sphère sur les créatures terrifiées. Prévenant tout mouvement de panique le loup d’or hurla des ordres à ses capitaines pour rétablir le calme et l’ordre. Il sentait son contrôle faiblir, ses forces l’abandonnaient, il fallait faire vite sinon la rupture du pentacle serait une catastrophe.

Le globe roula puis se mua en une demi sphère entourant la horde. Immédiatement, ils se mirent en route vers le redoutable mur. La crainte se lisait sur tous les visages déformés par la méchanceté et même ceux qui étaient réputés être sans peur avait perdu leur air farouche pour laisser la place à une vague inquiétude. Le loup d’or, à la traîne, se déplaçait péniblement. Il épuisait ses dernières forces, l’épreuve pouvait avoir raison de lui car son esprit était à l’intersection des deux mondes. Il lui fallait donc garder une once de pouvoir pour se réincarner une fois que tout serait achevé. Dans le cas contraire, son âme errerait pour l’éternité dans les limbes à la merci des suceurs d’âme.

Le cercle fini par toucher le mur qui sous le choc émit un grondement sourd. Le cercle de protection laissa apparaître une distorsion mais ne céda pas. L’impact électrisa l’air mais le mur affaibli par la rupture des deux premiers sceaux fini par céder. Tout à coup les terres blanches apparurent de l’autre coté mais le feu courait le long du cercle sans toutefois le percer. A la vue des terres vierges et fertiles une clameur monta de l’armée laissant poindre la concupiscence et la promesse de richesses incommensurable. La convoitise et le désir de conquête étaient dans tous les regards.

De grosses gouttes de sueur perlaient sur le front du dieu démon qui avaient toutes les peine à maintenir la protection majeure. Dans un état similaire se trouvait l’invocateur, il était même à y regarder de plus près plus mal en point. Il n’avançait que soutenu par ses deux acolytes. Subitement, alors qu’ils avaient franchi aux trois quart le mur, il céda et tomba inconscient. Comprenant le danger qui les menaçaient les deux démons propulsèrent leur leader en avant et utilisèrent leurs capacités surnaturelles pour se déplacer. Le cercle commença aussitôt à se déformer, la voûte s’abaissât puis fini par rompre. Ces quelques secondes de répit leur permit de traverser sans encombre et ce n’est pas les quelques brûlures constatées qui pourraient désormais les arrêter.

Avant de reprendre la route, il fallait résoudre un dernier problème : La réanimation de leur chef vénéré. Celui-ci était mal en point. Il avait perdu une bonne moitié de sa masse corporelle, sa peau avait un teint noirâtre et même son pelage d’or était terni. Il n’avait plus que quelques heures à vivre. Le seul moyen de lui influer de l’énergie vital consistait à amener un humain pour qu’il en extraie lui-même le cœur. La question qui restait en suspend était : Aura-t-il la force d’exécuter ce rite ? Aucun être ne pouvait lui apporter une quelconque assistance. Le destin des terres blanches se jouait à ce moment sans qu’aucun de ses paisibles habitants ne puisse en avoir la moindre idée.

L'amulette

La doublure de Garrel poursuivait son chemin à travers le corridor à vive allure. Le temps lui était compté. Soudain, il déboucha sur une vaste pièce octogonale. Face à lui, il y avait sept portes miroirs absolument identique. Il y avait la dessous une énigme qu’il fallait résoudre sur le champs. L’ouverture de la mauvaise porte serait fatale. Le choix du hasard comportait un risque trop grand, les millénaires qui s’étaient écoulés avaient émoussé l’astuce des hommes qui exempt de menaces avait négligé de protéger lourdement des lieux aussi stratégiques. Il décida d’observer attentivement l'ensemble géométrique. Il était probable que la clef se trouvât dans ce lieu.

Mis à par les portes équipées de magnifiques miroirs, la pièce était vide, aucune inscription n’apparaissait près des accès. Le plafond était haut et quelques peintures guerrières d’exploits anciens le couvraient. Enfin le sol était magnifiquement habillé par une mosaïque multicolore des armoiries royales : Un griffon. Ce dernier déployait ses ailes majestueuses pour prendre son envol, il avait des serres puissantes et une envergure peu commune. La partie inférieure de son corps était féline avec une queue longue qui fouettait l’air furieusement. Enfin sa tête d’aigle avait un regard fier et menaçant, elle regardait fixement un point faisant un angle de 45° avec l’axe sur lequel se positionnait l’observateur.

C’est ce dernier détail qui attira l’attention du tueur, Il se rapprocha encore plus près de l’œuvre pour bien observer ses yeux. Comme il le soupçonnait, les yeux étaient la seule partie de l’ensemble constitué de pierres précieuses (deux émeraudes) et leur orientation indiquait un point précis, une porte en particulier, cela ne faisait aucun doute. Certain de son analyse, le Doppléganger se rua sur sa cible. Il tourna délicatement la poignée et pénétra dans la pièce : Il avait fait le bon choix.

Cette pièce était très vaste et encombrée d’une multitude d’objets plus ou moins onéreux. Il y avait de l’or, des pierres précieuses, des œuvres d’arts diverses. Cependant, un traitement spécial avait été accordé aux objets les plus inestimables. Ils reposaient sur des socles de pierre et étaient protégés par des cloches de verre. Malgré l’immensité de la galerie de plus de dix mètre de long et l’incroyable bric-à-brac qui reposait là depuis des lustres, un seul reposait au centre de la salle. Il était mis en valeur d’une manière spectaculaire avec son socle d’or et sa cloche de cristal finement ciselé.

D’un bon il se rendit près de l’artefactt, brisa sans ménagement la cloche et s’empara du précieux sésame. Il lui fallait quitter l’endroit au plus vite et préparer son piège pour la magicienne. En rebroussant chemin, il entendit un certain tumulte provenant de la porte qu’il avait franchi. Il était pris au piège, il jeta un rapide coup d’œil autour de lui, repéra un recoin sombre à l’écart et s’y glissa telle une limace. Sa cache lui ménageait une vue panoramique et le dissimulait parfaitement. Il n’avait plus qu’à attendre et voir ce que la suite du programme lui réservait. En tout cas, il était prêt et il disposait de l’amulette de pouvoir.

samedi, mai 06, 2006

Le Dieu Démon

Après avoir répété inlassablement quelques formules anciennes, le loup d’or sombra dans une profonde transe. Les captifs apeurés tentaient vainement de s’éloigner de lui. Subitement, il rouvrit les yeux, mais son regard avait changé. S’il était inquiétant auparavant, cette fois il inspirait la terreur. Ses yeux étaient rouge sang, sa peau avait une teinte noir, sa mutation se rapprochait d’un être démoniaque. D’abord figé, il sembla s’animer comme une marionnette. Il se dirigea vers une femme jeune. Elle tenta de lui échapper mais sa célérité était telle qu’elle échoua. Dès qu’il posa ses main sur elle ses griffes acérés lui labourèrent la peau, elle émit un hurlement. Alors le spectacle fut horrifiant. La jeune femme commença à se ratatiner pour ne devenir qu’une bouillie informe. N’étant pas rassasié, il chercha une autre victime puis une autre et encore une autre jusqu’au moment où une formidable explosion retentit au sein du cercle. Alors une gigantesque tornade émergea du néant et aspira tout sur son passage. Seul le loup d’or y réchappa en produisant un effort exceptionnel.

Une fois la tempête apaisée, le loup d’or aperçu un jeune homme tout près de lui. Il avait un air de dandys, son regard était hautain et empreint de cruauté. On y lisait aussi de la folie et la soif de sang. Le bellâtre s’adressa d’une voix suave aux sorcier pour lui demander s’il avait besoin d’un quelconque service. Le loup d’or savait que les dieux démon affectionnaient particulièrement les incarnations incongrues. Mais il fallait s’en méfier car ils n’exécutaient jamais de bonne grâce les souhaits des invocateurs. Ils détestaient se sentir sous le contrôle de mage de dimensions parallèles. S’ils en avaient l’occasion, ils prenaient le plus grand plaisir à éliminer les insolent qui les avaient convoqués en prenant bien soin de lui infliger mille souffrances plus atroces les unes que les autres.

Sûr de son contrôle, le loup d’or lui montra la muraille incandescente qui irradiait sa chaleur à une centaine de mètre et lui expliqua sa requête. Le démon le regarda d’un air méprisant, il indiqua que cette action lui coûterait beaucoup et qu’il ne pourrait le faire que pendant quelques minutes tout au plus. Manifestement, ce que lui demandait le loup d’or le mettait dans une grande fureur mais il faisait le maximum pour le dissimuler. Il argua aussi que ce qui lui avait été offert était insuffisant pour ce type d’action, il voulait une contre partie.

Cette requête pour le moins inhabituelle intrigua le loup d’or. Lors d’une invocation de ce type si la matérialisation était effective, le sujet ne pouvait refuser l’action à réaliser. Puis tout à coup, il compris le jeu de son adversaire, ce dernier gagnait du temps car il savait que le contrôle de l’espace temps requerrait une masse d’énergie énorme. Il pensait le prendre à défaut et l’exécuter une fois que sa concentration n’aurait plus été suffisante pour s’assurer le contrôle du pentacle de contention.

D’une voix péremptoire et hors d’haleine, le loup d’or intima l’ordre au démon d’exécuter sur le champ ses ordres. A ce moment précis l’apparence physique du démon changea. Elle se mua en une monstrueuse bête velue pourvu de griffes acérées. La gueule était béante et la bave coulait le long des babines, des ailes de chauve-souris pendaient lamentablement sur son dos. Après un grognement de fureur, le démon mis en garde le loup d’or. A trop vouloir étendre sa domination, un jour viendrait où cela lui serait fatal et ce jour là, il serait présent pour assister à sa fin. Après avoir proféré ses menaces, il pris son envol et exécuta la tâche qui lui avait été assignée de force.

vendredi, avril 28, 2006

Le Sicaire

L’ombre se mouvait parmi les hommes au sein de la cité. Elle était bien présente et connaissait tous les usages des hommes ce qui lui permettait de glisser au sein du flot humain sans la moindre anicroche. Elle décida de prendre une apparence féminine agréable car les langues se déliaient mieux ainsi et commença à glaner des informations. Sa route l’amena à la taverne des Trois Chevaux haut lieu des rumeurs et ragots en tout genre. C’est ainsi qu’en participant à droite et à gauche à diverses conversations, elle repéra un jeune page de la cour.

L’hydromel coulait à flot et le jour commençait à décliner. Le Doppleganger avait ferré sa proie. Le jeune damoiseau avait l’esprit embrumé par l’alcool et la jeune femme qui lui parlait depuis prêt d’une heure était très belle. Il se sentait pousser des ailes malgré parfois ses questions saugrenues. Prenant son courage à deux mains, il proposa à la jeune femme de se rendre à ses appartements pour pouvoir mieux apprécier sa compagnie. A sa grande surprise la créature accepta presque immédiatement. C’est alors qu’il leva le camp pour une modeste maisonnette au coeur de la cité.

Une fois à l’intérieur, il arracha par surprise un baisé à la belle qui le repoussa avec une force qu’il ne lui imaginait pas. Il compris qu’il avait fauté, se confondit en milles excuses et fit asseoir la dame dans un joli canapé bleu. Celle-ci ne cessait de poser des questions sur son travail, sur sa proximité avec le roi etc. Jamais il n’avait rencontré une personne aussi passionnée par son activité. S’il avait été plus lucide, il se serait méfié, hélas il était trop saoul pour évaluer la situation.

Dès qu’il eut l’ultime information qui lui faisait encore défaut, le meurtrier fondit sur sa victime. Sans qu’il ait esquissé un seul mouvement, la dague décrivit un mouvement circulaire le long de sa gorge. Immédiatement le sang coula à flot. Dans une lutte désespérée pour sa survie, le page porta ses mains à sa gorge tentant de retenir la vie qui s’écoulait à grand flot. Ce geste grotesque fut vain. Il expira dans la seconde qui suivit. Fier de son ouvrage, l’assassin regarda avec minutie son hôte, en une poignée de seconde, il l’imita à la perfection. Même sa mère aurait été abusée par le subterfuge.

Choisissant une garde robe adaptée, le change forme quitta le lieu de son forfait et se rendit au palais. Une fois dans la cour intérieur, il se dirigea vers le siège du gouvernement. Les gardes en faction ne firent aucune difficulté dès qu’ils entendirent le mot de passe. Le page Garrel de Tordic était dans le saint du saint : Le cœur du gouvernement mais aussi du trésor royal. Garrel pensa qu’il serait bon d’avoir un petit avantage sur ses adversaires. Il pris donc la décision de s’emparer en premier lieu de l’amulette. On n’était jamais trop prudent !

A la concentration de gardes qui stagnaient dans cette antichambre, il compris que la salle du trésor n’était pas loin. Malheureusement, c’était aussi le seul accès possible. Ainsi Garrel attendit la relève, il se glissa subrepticement parmi le nouveau groupe en queue de file et tenta sa chance. Désormais au cœur de la pièce, il lui restait à trouver un moyen de pénétrer dans la salle suivante. Mais, à sa grande surprise, un des gardes le harangua. Par malchance il connaissait Garrel et ne comprenait pas l’objet de sa présence ici car le page n’était pas un garde.

Il fallait jouer subtilement sous peine d’être démasqué et exécuté. La réplique se faisait attendre quand un grand fracas parvint aux oreilles de la troupe. Manifestement il se passait quelque chose dans les proches environs et toute l’attention des gardes fut reportée sur ce désordre. Ils en oublièrent le jeune page qui profita de l’aubaine pour se glisser derrière la porte qui donnait sur un couloir menant au trésor royal. Les gardes sur le qui vive, l’épée à la main accoururent vers l’origine du tapage non sans avoir pris la précaution de laisser derrière eux trois hommes, sabre au clair, prêt à sacrifier leur vie pour accomplir leur mission. La tension était à son comble.

L'Armée des Ténèbres

Utilisant au maximum ses ressources, le loup d’or s’appliqua à conserver une brèche de transfert entre les deux dimensions. Il avait besoin de constituer une armée pour partir à la conquête du royaume du nord des terres blanches. C’est à cet endroit que se trouvait en sommeil Difan. A la différence du loup d’or qui commandait aux différentes bêtes surgies des ténèbres, Difan était le seigneur vampire qui gouvernait les morts vivants. Sa libération serait un appoint non négligeable dans la conquête qu’il préparait.

Difan était prisonnier de la crypte de la basilique de Saint Réual dans Veriadan, la cité des anges. Vériadan était le cœur du royaume du nord. Elle était le lieu de résidence habituelle du roi vassal : Bilarr. Il s’agissait du cœur spirituel des royaumes unifiés et un lieu de pèlerinage couru pour tous les croyants. De nombreuses religions s’y côtoyaient en toute quiétude. Il semblerait que c’est Sait Réual (un clerc magicien très puissant) qui aurait banni Difan après une lutte acharnée. Il aurait même construit ce sanctuaire sur la tombe de Difan pour accomplir le rite magique de bannissement.

Fort de ces connaissances, le loup d’or savait que la prise de la ville ne serait pas aisée. Il lui fallait une armée pas forcément nombreuse mais suffisamment puissante et impressionnante pour inspirer la terreur. Une bataille se gagnait souvent, au-delà des armes, sur le moral des troupes. Il savait aussi que les soldats du nord n’avait pas eu beaucoup d’occasions de ce battre ces derniers siècles. Ils n’avait pas vu non plus d’être fantastiques inquiétants. C’était un avantage indéniable. Mais parfois l’énergie du désespoir décuplée par la peur pouvait poser des problèmes. Il ne fallait rien laisser au hasard.

Toujours connecté avec le monde infernal, il fit son choix sur les créatures qui serait de cette expédition. Son énergie faiblissait, il lui fallait faire vite s’il voulait réunir une armée suffisante. Il extirpa ainsi des gargouilles, des trolls, des gobelins, quelques hommes serpents et un nombre restreint de golem de feu. Il ne pu faire mieux. L’ensemble de ces troupes était dirigé par un démon humanoïde à la peau d’acier et à un démon ailé d’aspect arachnide. Le premier était insensible à toute arme conventionnelle grâce à sa protection naturelle et était expert dans les mouvements de troupes au sol et en poliorcétique. Le second était spécialisé dans la stratégie aérienne. Il pouvait projeter des fils collants et sa morsure injectait un poison capable de tuer n’importe quel être vivant en quelques secondes.

Une fois l’armée constituée, elle se mit en branle. Formée de quelques centaines d’unités, celle-ci était effrayante à voir. Les gobelins et les hommes serpents constituait le gros des effectifs et étaient en première ligne. Les trolls et les golems étaient en fin de peloton. Les gargouilles volaient lourdement dans le ciel au dessus de l’effroyable compagnie. Enfin, en retrait, le loup d’or et ses conseillers démons organisait la mise en marche de la terrifiante légion.

Le premier obstacle qui allait se dresser sur leur chemin serait le mur de feu. Barrière réputée infranchissable, il fallait au loup d’or constituer d’importantes ressources magiques pour assurer à sa troupe un passage sans encombre. Pour ce faire, il lui fallait exécuter un rite magique particulier. Une protection majeure prenait du temps et consommait beaucoup de ressources. Il aurait besoin de beaucoup d’énergie vitale pour accomplir ce prodige. Cela signifiait donc le sacrifice d’une population importante et divers breuvages complexe à élaborer.

La récupération de tous les éléments nécessaires à cette prouesse dura trois jours et mobilisa toutes les ressources de l’armée de campagne. Celle-ci avait fait une bonne vingtaine de prisonniers humains qui seraient sacrifiés le moment venu. Les démons s’étaient occupés de réunir les précieux ingrédients. Désormais tout était prêt. Un cercle démoniaque fut constitué. En son sein, le loup d’or pris place au centre et la foule des prisonniers y fut conduite. Pris de terreur, ces derniers tentèrent une vaine évasion hors du cercle mais il était trop tard. Une barrière invisible empêchait toute retraite hors du pentacle formé.

L’invocation nécessaire pour ouvrir une brèche temporaire dans le mur du JUSTE imposait le recours à une force supérieur et souvent incontrôlable : Un dieu démon. Lui seul serait en mesure d’accorder sa protection et d’autoriser le passage sur les terres blanches. Toutefois le prix serait élevé, le loup d’or le savait. Il avait pris ses précautions mais il était conscient que sa propre vie était en jeu dans ce genre d’adjuration.

dimanche, avril 23, 2006

La Cour

Après un petit quart d’heure à cheval, ils finirent par atteindre la résidence royale. Le palais était de toute beauté et avait été réalisé avec goût. Les personnages de la façade étaient finement sculptés et les fenêtres étaient larges et hautes. Ce palais était un lieu d’apparat et certainement pas un refuge en cas de conflit. D’ailleurs les différents citoyens pouvaient y accéder en toute liberté car il avait pour autre fonction d’être le cœur de l’administration locale.

Une fois dans la cour intérieur, les étrangers furent invités à mettre pied à terre et à rejoindre une portion de l’ensemble à l’écart du reste : Le siège du gouvernement royal. Cette partie du palais n’était pas très imposante mais à la différence des autres lieux de l’ensemble, elle était fortement gardée par des sentinelles en armes. Les fenêtres étaient équipées de barreaux pour assurer une protection optimale. Cela donnait l’impression de se trouver face à une place forte malgré l’élégance et la grâce de l’ensemble architectural.

Leur arrivée était attendue, les gardes ne firent aucune difficulté pour les laisser passer. L’atmosphère était pesante, les soldats qui les escortaient avaient du mal à dissimuler leur nervosité. Après une brève attente dans une petite salle, ils furent rapidement introduit dans un salon d’apparat ou les attendait trois nobles. Bien évidemment leurs chaperons, au nombre de quatre, les observaient de très près afin de parer à toute attitude hostile.

Le personnage central les interpella en leur demandant l’objet de leur visite. Zelphire pris la parole et indiqua de but en blanc l’objet de leur voyage. Immédiatement ce fut la consternation et des murmures s’élevèrent entre les trois aristocrates. Une fois le calme rétabli, ils indiquèrent à Zelphire que l’objet dont elle parlait été partie intégrante du trésor royal. En conséquence, il ne pouvait être restitué ou donné pour quelle que raison que ce soit. Seul le roi pouvait déroger à cette règle.

Arion, dont la spontanéité était implacable et désarmante, clama qu’ils devaient absolument voir le roi sur le champ. La réaction du conseil fut unanime : C’était impossible. Arion ne pris pas une seconde pour réfléchir, il asséna un violent coup de coude au chevalier de droite et dans la même seconde frappa du pied celui de gauche. Les deux hommes allèrent s’écraser deux mètre plus loin incapable de résister à la force surhumaine d’Arion. Les deux chevaliers encore debout tirèrent leurs armes du fourreau et se précipitèrent vers leur adversaire. Il aurait subi une blessure mortelle s’ils n’avaient été pétrifiés avant de pouvoir l’atteindre. Leurs membres ne répondaient plus, seules leurs têtes horrifiées tournaient en tout sens pour déterminer l’origine de ce maléfice.

Arion fit volte face a ses deux assaillants statufiés . Il se relâcha quelques peu. Il remarqua Zelphire dans une profonde transe. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. L’effort que lui demandait sa magie était gigantesque. Elle ne pourrait bien longtemps maintenir son emprise sur autant d’humains. Avec célérité Arion ligota les deux chevaliers encore debout mais toujours incapables de se mouvoir. Il s’assura que les deux autres qu’il avait expédiés à même le sol n’était plus une menace. Une fois ces précautions prises, il ramassa son arme qui lui avait était confisquée et s’avança d’un pas menaçant vers les gentilshommes terrifiés.

Au même moment Zelphire à bout de force relâcha son emprise et sombra immédiatement inconsciente. Alors qu’Arion sommait les nobles de le conduire au roi, celui-ci, par une porte dérobée fit irruption dans la salle. Il avait observé les évènements via un judas habilement occulté. Il avait estimé que le moment opportun était venu pour mettre un terme à ces troubles. L’entrée du souverain eut l’effet escompté. Arion s’inclina gravement devant le monarque. Il demanda immédiatement assistance pour Zelphire toujours inanimée et lui implora de le pardonner pour tous les désagréments qu’il lui avait causés.

samedi, avril 08, 2006

Le Limier

Pendant que son maître continuait ses psalmodies et faisait transiter des enfers une véritable armée pour organiser la future conquête de ce monde. Le Doppléganger se mis en route. Il atteignit rapidement le fameux mur de flammes. La première difficulté consistait à traverser cette masse dégageant une chaleur brûlante à plusieurs dizaines de mètres. La rupture de deux sceaux avait considérablement réduit le rayonnement mais il restait toujours mortel.

Le seul moyen de traverser le rideau de feu était de trouver un passage. Cela pris deux jours au change forme pour détecter une faille dans la muraille. Après une marche éprouvante, il finit par tomber sur un endroit ou le mur s’était dissous sur une cinquantaine de centimètre. Il n’était pas aisé de se glisser dans cet interstice mais c’était envisageable. Trop malin pour prendre ce type de risque, il envoya un de ses cerbères tenter sa chance.

Sans surprise, la bête pris feu à une dizaine de mètre de la porte. Même sa vitesse ne lui fut d’aucune utilité. En traversant le seuil, elle était une torche vivante et s’éteignit en un atroce hurlement de douleur. L’air s’était chargé d’une odeur pestilentielle de chair brûlée mais cela n’émut point le Doppléganger. Celui-ci réfléchissait à un moyen de traverser. L’idée lui vint grâce à ses sens aiguisés et son intelligence diabolique. Il se départit de tout objet métallique, imbiba copieusement d’eau ses vêtements et se fabriqua une carapace de bois avec un arbre mort.

Ainsi calfeutré et malgré la terrible chaleur, l’expédition réussit après un long trajet en rampant sous le bouclier de bois. Une fois de l’autre coté, il ne restait quasiment rien de la protection calcinée. Une minute de plus et la fin aurait été identique à son prédécesseur. Avec un sourire mauvais l’assassin repris son chemin. Tous les braves fermiers et marchands qui croisèrent son chemin le payèrent de leur vie. Cela lui permis d’ailleurs de se glisser sans encombre avec son chien démoniaque dans la cité des marchands.

Sa cible n’était pas loin, il pouvait le sentir. Il était programmé dans cette unique but : Tuer la fille aux oreilles pointues avant qu’elle ne retrouve l’amulette de pouvoir. Il était urgent de remplir cette tache car l’amulette n’était pas loin. Il pouvait sentir le pouvoir de l’objet pulser dans toute la ville

Le Départ

L’aube se levait sur les Royaumes Unifiés. Arion et Zelphre étaient prêt au départ. Avant qu’il ne quitte définitivement le village Hectalion remis à son fils un présent, un collier portant une effigie de Dieu. C’était un bijou qu’il avait vu maintes fois au cou de son père. C’était une relique de sa mère défunte. Il l’accepta avec gratitude et se mit sur le départ. Il ne se retourna pas, il avait trop peur de ne plus avoir la force de continuer.

La journée était belle et le soleil dardait de ses rayons jaunâtres. Zelphire lui dit qu’ils devaient trouver la ville de Segorium, aujourd’hui appelée Segorian. Arion connaissait ce nom, c’était une ville royale que l’on nommait aussi la cité des marchands. C’est là bas que régnait le roi Silfor vassal de l’archi roi, maître des Royaumes Unifiés. Bien que n’ayant jamais poussé aussi loin ses investigations, la ville n’était qu’à 4 journées de cheval, en forçant le train peut-être trois.

Sur le trajet, Zelphire paraissait tourmentée malgré la présence rassurante d’Arion. Tout à coup, elle se figea, la tête lui tourna et elle vie au loin une ombre affublée de deux chiens. Elle vit du sang et de la souffrances. La menace approchait et elle eut la conviction qu’elle viendrait frapper peu avant leur arrivée à Segorian. Il leur fallait faire vite.

Trois jours passèrent sans encombre. A l’aube du quatrième jour, ils furent en vue de la ville fortifiée. Elle était resplendissante avec ses tours de guets et ses remparts, hauts de plusieurs mètres, qui la ceinturaient. Deux portes pouvaient donner accès en son sein et étaient fortement gardes par des chevaliers lourdement caparaçonner. De l’intérieur, on apercevait un déluge de couleur et d’essence. Tout paraissait magnifique et la cité exerçait une attraction irrésistible sur le voyageur.

Les deux voyageurs se ruèrent alors vers ce conte des milles et une nuits fascinés par les nombreux marchands et boutiquiers qui vociféraient leurs harangues hypnotiques. Arrivés à la porte sud un chevalier portant le symbole du griffon (armoiries du prince régnant) se rapprocha d’eux en leur barrant la route pour leur demander l’objet de leur visite. Le reflex d’Arion fut trop vif et il ne puit retenir un geste malheureux vers la garde de son épée. Cela eut pour conséquence immédiate de fort indisposer le chevalier qui opéra un mouvement de replis tout en attirant l’attention des autres gardes.

Ces derniers opérèrent un mouvement d’encerclement des intrus et sous les ordres de leur leader se tinrent sur leur garde. C’est le moment que choisi Zelphire pour dévoiler sa véritable nature. En retirant, la lourde cape occultante, elle laissa apparaître au grand jour sa nature elfique et frappa de stupeur ses assaillants. N’osant tenter un affrontent avec une race légendaire, le chef des gardes décida de les escorter jusqu'à la cour afin que ce soit les conseillers du roi qui statuent sur ce qu’il y avait lieu de faire.

dimanche, avril 02, 2006

Invocation

Le loup d’or s’approcha sous sa forme humaine. Il fit irruption dans la chaumière et l’effet de surprise fut total. La famille de paysans, terrifiée par cette subite intrusion, resta totalement paralysée par la terreur de cette forme humaine affublée d’une tête de loup. C’est alors qu’avec une rapidité diabolique, le loup d’or exécuta les deux adultes présents. Il utilisa une méthode qui était sa marque de fabrique. Un procédé qui le rendit célèbre 10 000 ans plus tôt : l’extraction du cœur à main nues.

De ces deux cœurs, il absorba l’énergie vitale qui lui faisait défaut pour sa première invocation. Il se retourna alors vers les deux enfants du couple qui était prostré, hébétés et tétanisés face au spectacle horrifiant de leurs parents sans vie baignant dans leur sang à même le sol. Il se rapprocha des deux rejetons et saisi le premier par les cheveux. Il le souleva ce qui eut pour effet de lui arracher de grosses larmes de douleur. Une fois sur pied, il lui dit de partir pour raconter au monde entier ce qu’il avait vu. La notoriété et la crainte étaient de bons alliés, il fallait toujours laisser des témoins.

Quand au deuxième bambin qui ne devait avoir guère plus de 4 ans, il serait un catalyseur idéal pour l’invocation qu’il se préparait à exécuter. Il réunit les quelques ingrédients qui lui manquaient pour en tirer un jus noirâtre qu’il absorba sur le champ. La perception des dimensions parallèle s’éclaircit, il vit la porte des abîmes et l’ouvrit. Il prononça l’invocation qui devait attirer la cible choisie. Au bout de quelques secondes de psalmodies, un démon apparu sur le seuil. Il lui demanda ce que voulaient les anciennes forces terrestres qui n’avaient plus pris contact depuis si longtemps. Après de brèves explications et une longue tractation l’accord fut conclu.

Tout a coup, une sorte de masse informe s’approcha de l’enfant entravé qui se débattait et hurlait en essayant de s’éloigner de la chose informe. La flaque gluante forma deux appendices rapidement transformés en mains solides. Elles s’approchèrent de l’enfant et pénétrèrent profondément dans la chaire. Une fois bien ancrées à l’intérieur du corps, un mouvement de traction s’exerça pour extirper l’âme du chérubin. Il essaya de résister, se débattit, hurla mais la succion était trop puissante. Sa forme astrale glissa lentement vers l’extérieur. Une fois totalement arrachée, l’être surnaturel entraîna son prisonnier vers Pandémonium ou il serait « réhabilité » pour devenir un jour lui aussi un démon.

Dès que ce rite fut accompli, un être jaillit des Tartares, il s’agissait d’un Doppleganger, un être vil et fourbe capable de prendre n’importe quelle apparence pour remplir sa mission. Et son objectif était de tuer, celle aux oreilles pointues. Il ne perdit pas une seconde pour se mettre en route mais fut affublé de deux chiens qui pouvaient se transformer en de redoutables loups. Désormais la porte des Enfers était rouverte et les créatures du mal pouvaient se déverser sur les terres noires.

samedi, avril 01, 2006

L'épée

Il faisait nuit noire quand ils atteignirent la demeure d’Hectalion. Celui-ci était en train de seller un cheval pour partir à la recherche de son fils. Il connaissait bien ses habitudes et avait compris que quelque chose ne tournait pas rond. En le voyant arriver, il eu une mimique de soulagement, son visage grave pris alors un air plus détendu bien que sévère. Son regard se porta enfin sur la jeune femme et une expression de surprise fit place à tout autre sentiment. Le regard interrogateur, il scruta le visage de son fils. Un peu penaud, celui-ci déposa délicatement Zelphire dans sa chambre, non sans lui avoir prodigué les soins nécessaires, et retourna dans la pièce principale pour conter à son père les péripéties de ces dernières heures.

Hectalion était sceptique, la magie était un compte pour enfant. Il n’arrivait pas à associer cette femme, bien qu’elle eu des oreilles pointues, à une puissante magicienne. Il soupçonnait même son fils de lui raconter des histoires pour protéger une banale histoire d’amour d’adolescent. Ce qu’il ne pouvait contester, c’était la lutte à mort qu’Arion avait menée. Il était couvert de sang. Il en ressenti d’ailleurs une grande fierté car son fils avait pu mettre en déroute trois assaillants aguerris. Toutefois, son sang se glaça quand Arion prononça le nom de chevalier force.

A ce moment précis, il n’y eu plus de doute dans son esprit et son expression devint impénétrable. Ainsi les légendes étaient vraies, ainsi les histoires que lui contait sa mère dans son enfance avaient un sens. Brusquement il se rappela le présent que lui avait fait son père quand il avait atteint l’age adulte. L’heure était venu pour lui de transmettre à nouveau cet octroi.

Il prit la parole pour indiquer à Arion que tout ceci n’était pas le fruit du hasard. Il lui expliqua que pendant sa jeunesse, sa mère n’avait cessé de lui relater la légende de leur famille afin qu’il ne l’oublie jamais. Il lui expliqua qu’il y a bien longtemps leur ancêtre avait était un chevalier lié au culte de la force. Ce chevalier lors d’une grande bataille avait reçu pour sa bravoure un présent des mains même du roi. Et depuis ces temps immémoriaux, cet objet avait été préservé au sein de la famille. La légende disait qu’un jour le porteur de l’épée serait reconnu par le nouveau roi qui en ferait son champion.

Il conduisit Arion dans les étables et en utilisant un mécanisme secret, un pan de mur se déroba pour faire place à une cavité. Au sein de ce renfoncement reposait une épée. Elle était en parfait état et brillait de mille feux. La lame était longue avec un double tranchant, la garde était incrustée de pierres précieuses et finement ouvragée et le pommeau astucieusement gravé représentait une tête féminine dont il était difficile de déterminer l’identité.

Cette rapière n’était rien d’autre qu’un espadon de la plus belle facture. Il irradiait un faible halo bleuté qui signifiait que la magie l'habitait. Arion fasciné le pris en main, l’arme était parfaitement équilibré et étonnement légère. Grâce à sa force, il pouvait la manier à une seule main. La brillance de l’objet s’était accentuée à son contact, une énergie nouvelle semblait couler dans la lame. Arion s’essaya alors sur un rondin de bois qu’il sectionna net en deux. Cet espadon était bien extraordinaire, il s’agissait d’une épée vorpale capable de sectionner n’importe quels matériaux. La preuve était faite qu’Arion et son présent ne faisait qu’un.

dimanche, mars 26, 2006

Guet-Apens

Arion se décida enfin à intervenir. Le jour déclinait rapidement pendant l’été et il était urgent de rejoindre le village car la forêt de Trobb était peu sûre la nuit. Zelphire ne fit aucune difficulté pour lever le camp. Il faut dire que la crypte était humide, inconfortable et ne convenait pas vraiment aux vivants. Une fois à l’extérieur, elle révéla au travers de sa tunique transparente une silhouette gracile avec des hanches douce et des seins ronds et fermes. Elle était une véritable incarnation de la beauté. Arion avait du mal à départir son regard de cette femme sublime. Elle lui lança un regard amusé en l’interpellant, il sursauta.

Elle lui expliqua sur le chemin du retour qu’ils n’auraient pas de répit. Il fallait au plus tôt partir car elle avait besoin de retrouver son objet de pouvoir (une amulette) pour restaurer ses pouvoirs. Un peu plus sûr de lui Arion hasarda une question. Il voulu savoir pourquoi elle l’avait appelé chevalier force. Elle lui expliqua qu’elle pouvait voir au-delà des apparences et malgré les milliers d’années qui les séparaient de son époque, elle pouvait reconnaître tous les descendants des différentes castes de chevaliers ou autres clercs ou paladins. Son ancêtre direct était un chevalier force, une caste de chevalier caractérisée par des capacités extrêmes dans la force physique. Elle lui expliqua qu’elle pourrait l’aider à développer ses aptitudes qui étaient encore très sous employées.

La forêt était maintenant très sombre et projetait autour d’eux des ombres inquiétantes. Arion n’était pas impressionné par la pénombre et il connaissait bien tous les bruits de la nature. Cependant quelque chose l’inquiétait. Il régnait un silence inhabituel dans ce bois. D’instinct, il porta la main à son épée tout en continuant de progresser. Zelphire se tenait à coté de lui et s’était insensiblement rapprochée. Elle sentait elle aussi que quelque chose ne tournait pas rond. Tout à coup, une flèche fendit l’air et transperça le bras de la belle. Le trait lui arracha un cri de douleur mais la blessure n’était pas grave. Arion dans le même instant réussi à esquiver les projectiles qui lui étaient adressés. Sans ses redoutables capacités physiques, il serait mort sur le coup.

Il avait pu déterminer l’origine de l’attaque et sans hésiter il se précipita pour éviter une deuxième salve meurtrière. C’est alors qu’il remarqua trois hommes occupés à bander leurs arcs pour clore la rixe. Il ne leur laissa aucune chance. Avant qu’il ait pu comprendre ce qui lui arrivait le premier assaillant fut transpercé de part en part et il s’effondra avec un air hébété. Mais les deux autres brigands l’avait déjà mis en joue et lui décochèrent une deuxième volée. Arion comprenant trop bien ce qui allait se passer utilisa le corps du pauvre bougre comme bouclier. Les flèches s’enfoncèrent profondément dans la carcasse dégoulinante de sang. Une fois l’assaut passé, Arion projeta le corps de l’homme sur les deux survivants ce qui eux pour conséquence de les faire s’effondré sous le poids de la charge.

Réduit à l’impuissance au sol, il se précipita vers les deux gisant et exécuta le second malfaiteur. Son épée transperça son crâne avec une vitesse telle qu’il éclata sous le choc. Le troisième homme effaré devant tant de puissance rompit le combat et préféra s’évanouir dans les bois non sans pousser des hurlements de peur. La rage d’Arion s’apaisa pour faire place à une terrible crainte. Il se retourna prestement vers Zelphire pour accourir à ses cotés. Il examina la blessure et fut soulagé, elle n’était que superficielle. Encore en état de choc, il la pris dans ses bras et la porta jusqu'à sa demeure.