dimanche, octobre 01, 2006

Assaut

Cela faisait plusieurs minutes que le Loupr d’Or avait disparu dans sa tente quand un grondement sourd se fit entendre, le temps si beau jusqu’à présent virait à l’orage. Un orage dont l’évolution était bien trop rapide pour être totalement le fruit du hasard. Bilarr comprit que quelque chose se tramait. Dès que ces variations météorologiques prirent formes, la légion noire se mit en mouvement vers les fortifications. Les premières lignes étaient formées par les hommes serpents, suivaient les trolls et les golems de feu accompagnés des gobelins. L’avant-garde de cette armée était constituée par les terribles gargouilles. Ce sont elles qui donneraient le premier assaut.

Il ne fut pas long à attendre, bien que se déplaçant avec une relative lenteur, les bêtes arrivèrent vite au dessus des défenseurs. Dès qu’elles furent en position, elles larguèrent des pierres en nombre. Les hommes au sol répliquèrent par une salve de flèches sans pour autant arriver à perforer les peaux dures des gargouilles. Au sol un vent de panique souffla et des hommes périrent écrasés par le déluge pierreux. Une fois ce choc encaissé, il fallu tout l’autorité du Maréchal Félan pour rétablir l’ordre et rallier les hommes terrifiés. Il était fondamental de se ressaisir car la deuxième vague d’assaillants ne tarderait pas.

Les troupes au sol approchaient des défenses de manière inéluctable, le Duc Rouge hurlait ses ordres afin qu’aucun de ses archers ne perde son sang froid et tire au moment choisi. La synchronisation était la clef du succès pour faire un maximum de dégâts et briser l’élan de l’adversaire. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres de la distance idéale pour le pilonnage qu’un évènement inattendu se produisit. Les golems se figèrent et prirent d’énormes planches de bois sur lesquels montèrent une multitude de gobelins. Avec une gigantesque puissance ils propulsèrent les petites créatures au-delà des murs d’enceintes.

La surprise fut totale à l’intérieur de la ville et il s’en fallut de peu que les soldats cèdent à la panique. C’est le roi en personne qui sauva la situation en se jetant dans la mêlée pour embrocher les assaillants. Voyant leur souverain exempt de peur, les fantassins volèrent à son secours. Les jets de gobelins se succédaient, les golems n’étaient pas très précis et certains gobelins périrent faute d’avoir réussi leur atterrissage sans encombre. Les survivants se ruaient sur les fantassins pour leur ôter la vie. La bataille était sanglante. Le roi, entouré d’une forte garnison se battait comme un beau diable.

Au même moment, le Duc Rouge attendait son heure. Le pas de trop fut fait et il vociféra d’une voix puissante l’ordre de faire feu. Un flot de pointes acérées s’abattis sur les hommes serpents et fit un grand nombre de victimes. Le Duc jubilait, les hommes rechargeaient pour la prochaine salve. Une vague d’espoir pulsait au cœur de l’armée croisée. Elle fut de courte durée. Avant de comprendre ce qui pouvait bien se produire, un immense éclair jaillit des cieux et fila droit vers les remparts. Dès qu’il effleura la pierre, celle-ci vola en éclat. Une plaie béante se fit jour dans le rempart, laissant les défenseurs à la merci directe des combattants surnaturels qui se ruèrent à l’intérieure tels des déments. La situation semblait désespérée.