samedi, avril 01, 2006

L'épée

Il faisait nuit noire quand ils atteignirent la demeure d’Hectalion. Celui-ci était en train de seller un cheval pour partir à la recherche de son fils. Il connaissait bien ses habitudes et avait compris que quelque chose ne tournait pas rond. En le voyant arriver, il eu une mimique de soulagement, son visage grave pris alors un air plus détendu bien que sévère. Son regard se porta enfin sur la jeune femme et une expression de surprise fit place à tout autre sentiment. Le regard interrogateur, il scruta le visage de son fils. Un peu penaud, celui-ci déposa délicatement Zelphire dans sa chambre, non sans lui avoir prodigué les soins nécessaires, et retourna dans la pièce principale pour conter à son père les péripéties de ces dernières heures.

Hectalion était sceptique, la magie était un compte pour enfant. Il n’arrivait pas à associer cette femme, bien qu’elle eu des oreilles pointues, à une puissante magicienne. Il soupçonnait même son fils de lui raconter des histoires pour protéger une banale histoire d’amour d’adolescent. Ce qu’il ne pouvait contester, c’était la lutte à mort qu’Arion avait menée. Il était couvert de sang. Il en ressenti d’ailleurs une grande fierté car son fils avait pu mettre en déroute trois assaillants aguerris. Toutefois, son sang se glaça quand Arion prononça le nom de chevalier force.

A ce moment précis, il n’y eu plus de doute dans son esprit et son expression devint impénétrable. Ainsi les légendes étaient vraies, ainsi les histoires que lui contait sa mère dans son enfance avaient un sens. Brusquement il se rappela le présent que lui avait fait son père quand il avait atteint l’age adulte. L’heure était venu pour lui de transmettre à nouveau cet octroi.

Il prit la parole pour indiquer à Arion que tout ceci n’était pas le fruit du hasard. Il lui expliqua que pendant sa jeunesse, sa mère n’avait cessé de lui relater la légende de leur famille afin qu’il ne l’oublie jamais. Il lui expliqua qu’il y a bien longtemps leur ancêtre avait était un chevalier lié au culte de la force. Ce chevalier lors d’une grande bataille avait reçu pour sa bravoure un présent des mains même du roi. Et depuis ces temps immémoriaux, cet objet avait été préservé au sein de la famille. La légende disait qu’un jour le porteur de l’épée serait reconnu par le nouveau roi qui en ferait son champion.

Il conduisit Arion dans les étables et en utilisant un mécanisme secret, un pan de mur se déroba pour faire place à une cavité. Au sein de ce renfoncement reposait une épée. Elle était en parfait état et brillait de mille feux. La lame était longue avec un double tranchant, la garde était incrustée de pierres précieuses et finement ouvragée et le pommeau astucieusement gravé représentait une tête féminine dont il était difficile de déterminer l’identité.

Cette rapière n’était rien d’autre qu’un espadon de la plus belle facture. Il irradiait un faible halo bleuté qui signifiait que la magie l'habitait. Arion fasciné le pris en main, l’arme était parfaitement équilibré et étonnement légère. Grâce à sa force, il pouvait la manier à une seule main. La brillance de l’objet s’était accentuée à son contact, une énergie nouvelle semblait couler dans la lame. Arion s’essaya alors sur un rondin de bois qu’il sectionna net en deux. Cet espadon était bien extraordinaire, il s’agissait d’une épée vorpale capable de sectionner n’importe quels matériaux. La preuve était faite qu’Arion et son présent ne faisait qu’un.

dimanche, mars 26, 2006

Guet-Apens

Arion se décida enfin à intervenir. Le jour déclinait rapidement pendant l’été et il était urgent de rejoindre le village car la forêt de Trobb était peu sûre la nuit. Zelphire ne fit aucune difficulté pour lever le camp. Il faut dire que la crypte était humide, inconfortable et ne convenait pas vraiment aux vivants. Une fois à l’extérieur, elle révéla au travers de sa tunique transparente une silhouette gracile avec des hanches douce et des seins ronds et fermes. Elle était une véritable incarnation de la beauté. Arion avait du mal à départir son regard de cette femme sublime. Elle lui lança un regard amusé en l’interpellant, il sursauta.

Elle lui expliqua sur le chemin du retour qu’ils n’auraient pas de répit. Il fallait au plus tôt partir car elle avait besoin de retrouver son objet de pouvoir (une amulette) pour restaurer ses pouvoirs. Un peu plus sûr de lui Arion hasarda une question. Il voulu savoir pourquoi elle l’avait appelé chevalier force. Elle lui expliqua qu’elle pouvait voir au-delà des apparences et malgré les milliers d’années qui les séparaient de son époque, elle pouvait reconnaître tous les descendants des différentes castes de chevaliers ou autres clercs ou paladins. Son ancêtre direct était un chevalier force, une caste de chevalier caractérisée par des capacités extrêmes dans la force physique. Elle lui expliqua qu’elle pourrait l’aider à développer ses aptitudes qui étaient encore très sous employées.

La forêt était maintenant très sombre et projetait autour d’eux des ombres inquiétantes. Arion n’était pas impressionné par la pénombre et il connaissait bien tous les bruits de la nature. Cependant quelque chose l’inquiétait. Il régnait un silence inhabituel dans ce bois. D’instinct, il porta la main à son épée tout en continuant de progresser. Zelphire se tenait à coté de lui et s’était insensiblement rapprochée. Elle sentait elle aussi que quelque chose ne tournait pas rond. Tout à coup, une flèche fendit l’air et transperça le bras de la belle. Le trait lui arracha un cri de douleur mais la blessure n’était pas grave. Arion dans le même instant réussi à esquiver les projectiles qui lui étaient adressés. Sans ses redoutables capacités physiques, il serait mort sur le coup.

Il avait pu déterminer l’origine de l’attaque et sans hésiter il se précipita pour éviter une deuxième salve meurtrière. C’est alors qu’il remarqua trois hommes occupés à bander leurs arcs pour clore la rixe. Il ne leur laissa aucune chance. Avant qu’il ait pu comprendre ce qui lui arrivait le premier assaillant fut transpercé de part en part et il s’effondra avec un air hébété. Mais les deux autres brigands l’avait déjà mis en joue et lui décochèrent une deuxième volée. Arion comprenant trop bien ce qui allait se passer utilisa le corps du pauvre bougre comme bouclier. Les flèches s’enfoncèrent profondément dans la carcasse dégoulinante de sang. Une fois l’assaut passé, Arion projeta le corps de l’homme sur les deux survivants ce qui eux pour conséquence de les faire s’effondré sous le poids de la charge.

Réduit à l’impuissance au sol, il se précipita vers les deux gisant et exécuta le second malfaiteur. Son épée transperça son crâne avec une vitesse telle qu’il éclata sous le choc. Le troisième homme effaré devant tant de puissance rompit le combat et préféra s’évanouir dans les bois non sans pousser des hurlements de peur. La rage d’Arion s’apaisa pour faire place à une terrible crainte. Il se retourna prestement vers Zelphire pour accourir à ses cotés. Il examina la blessure et fut soulagé, elle n’était que superficielle. Encore en état de choc, il la pris dans ses bras et la porta jusqu'à sa demeure.