dimanche, juin 11, 2006

L'enquête

Une fois l’entretien terminé le roi restait perplexe et troublé. Il regagna ses appartements et ordonna de convoquer les meilleurs investigateurs de la ville. Après quelques heures, ceux-ci se présentaient devant leur souverain. Il leur expliqua la mission et le temps qui leur été imparti. Tous avaient déjà eu vent de la nouvelle et connaissaient l’importance de la tâche qui leur été confiée. Des trois enquêteurs, un seul avait assez de talent pour mener à bien sa mission avec sérieux et rigueur. Il s’agissait de Marcibal.

Marcibal était un homme d’une quarantaine d’année, il avait une réputation qui n’était plus à faire et avait résolu de nombreuses énigmes. Il était calme, rigoureux et précis. Il avait un physique commun, un peu passe partout ce qui lui permettait de se fondre sans difficulté dans le décor sans se faire remarquer. C’est grâce à ce talent qu’il obtenait rapidement des informations. Comme il inspirait spontanément confiance, il lui était facile de pénétrer dans tous les recoins de la ville y compris les plus secrets.

L’enquête pour laquelle il avait été mandaté semblait simple. Mais, il décida de tout reprendre à zéro. Le roi avait commenté les dires des captifs et il devait faire preuve d’impartialité s’il voulait trouver des preuves irréfutables. Il se rendit au palais, interrogea les gardes présents lors du drame. Un élément le surpris, la présence de Garrel dans la salle des gardes. Elle été plutôt incongrue car ses fonctions n’avait aucun rapport avec ce type d’activité.

Il décida donc de se rendre au domicile de la victime. La porte était verrouillée mais il n’eut aucun mal à la crocheter. Il pénétra dans la bâtisse et commença ses investigations. Le salon était en désordre, ce qui était inhabituel car selon les dires de ses amis, il était d’une maniaquerie maladive. De plus, Marcibal remarqua sur le canapé bleu des taches sombres. Il n’eut plus de doute en examinant de près la souillure, il s’agissait de sang.

Marcibal décida de bouger les meubles car leur localisation dans la pièce semblait incohérente. C’est alors qu’il fit une découverte qui devait le mettre sur la voie de la vérité. Une énorme mare de sang avait été astucieusement occultée par un tapis et le canapé. Le sang été visqueux et presque totalement sec. Cela voulait dire que le crime potentiel était récent. Mais qui avait été tué en ce lieu ? Marcibal n’arrivait pas à emboîter les éléments de manière cohérente.

Il décida donc de poursuivre ses recherches dans la maison. Il fouina un peu partout sans trouver d’éléments probants. Il avait de toute évidence raté quelque chose. Une victime qui saignait abondamment devait être occultée quelque part. Il fallait repartir du salon et tenter de suivre la traînée sanglante. Après avoir plusieurs minutes observé le lieu du forfait, il repéra enfin l’indice qui lui donnerait la clef de l’énigme. Le meurtrier avait pris beaucoup de soin pour effacer les traces qui pouvait mener au cadavre. Il remarqua d’infimes traces qui le menèrent vers la chambre attenante au salon. Mais brutalement les traces disparaissaient.

La solution était forcément dans cette pièce. Un tour d’ensemble ne révélait rien d’anormal. Il y avait un joli parquet avec un lit à baldaquin et une armoire remplie de nombreux vêtements d’apparats. A part cela une fenêtre laissait rentrer une lumière blafarde et donnait sur une cour intérieure équipée d’un lavoir. La décoration était pauvre, il n’y avait qu’un tableau qui représentait une famille au grand complet. Selon toute probabilité, il s’agissait de la famille du défunt.

Il avait besoin d’aide pour résoudre cette énigme. Il pensa à son vieil ami l’alchimiste. Peut être qu’avec ses connaissances il pourrait trouver la solution même si ses décoctions étaient souvent une poudre de perlimpinpin. Il se rendit à son échoppe et lui conta ses découvertes. L’alchimiste accepta de l’accompagner et emmena son fidèle compagnon un vieux rat apprivoisé. Une fois dans la pièce en question, il étaient en train de faire différentes conjectures quand le vieux rat disparu sans qu’ils y prêtent attention.

Ils finirent par entendre des gémissements à peine audibles. L’alchimiste reconnu son fidèle compagnon sans pouvoir le voir. Ils tentèrent tous deux de déterminer l’origine du son et finirent par découvrir qu’il venait de sous le plancher. Marcibal sorti quelques instants puis revint avec une pioche pour brise le parquet et délivrer la pauvre bête. Dès que la pioche atteint le parquet celui-ci volât en éclat instantanément et la surprise fut de taille. Le soubassement était plutôt profond et contenait la dépouille mortelle de Garel. Le rat était aussi là, il avait pu descendre mais n’avait pu remonter faute d’accès au parquet bien plus haut que de coutume.

Marcibal ne comprenait plus rien. Il y avait désormais deux Garel. A sa connaissance, le page n’avait aucun jumeau. Il fallait en rendre compte immédiatement au roi. Lui seul saurait quoi faire et comprendre ce qui était en train de ce produire. Quel maléfice avait pu entraîner une telle chose ?