samedi, septembre 23, 2006

Voyage

Le voyage d’Arion et Zelphire prendrait quelques jour, le royaume du nord n’était pas simple d’accès. Les ségonautes était placés sous le commandement d’un capitaine qui avait toute la confiance du roi et s’était déjà illustré dans des simulacres de batailles. Cette unité de combattants était tout à fait particulière. Les hommes portaient un costume de cuir souple dont l’épaisseur assurait une protection convenable. La particularité de ce vêtement consistait en un nombre innombrable de poches dédiées à accueillir un nombre impressionnant d’arme de jet (couteaux, haches, shurikens, javelines). Ils pouvaient en porter plus de cent !

Chaque jour, l’entraînement était rigoureux, les soldats passaient au minimum trois heures à lancer leurs traits et une bonne heure à ranger leur arsenal dans leur accoutrement si particulier. Même dans les fouilles les plus poussées, il était impossible de les déposséder totalement de leurs armes. Ils faisaient preuve d’une discipline remarquable et leur efficacité était bien supérieure à un groupe d’archer dans un combat à mi-distance. Leur principale faiblesse résidait dans le combat au corps à corps. Bien que leur entraînement fut complété par ce type d’approche, il ne s’en sortaient qu’honorablement.

Le capitaine avait reçu l’ordre de suivre les directives de Zelphire en toute circonstance et devait la protéger à tout prix même au péril de sa propre vie. Bien que les combats aient cessé depuis des millénaires, le sens de l’honneur et du devoir n’avait pas disparu. Tous les hommes qui participaient à cette mission auraient préféré mourir plutôt que de déshonorer leur roi.

Arion qui avait sympathisé avec les combattants se rendit vite compte de leur faiblesse en corps à corps, il proposa alors de les aider dans leurs exercices. Les journées étaient agréables et les tournois improvisés voyaient remporter systématiquement le puissant Arion. C’est ainsi qu’il était devenu une sorte de référence et d’exemple pour ces hommes. Malgré son jeune age, cette impression de puissance qu’il dégageait en imposait à tous. Sa terrifiante épée participait aussi à cette sensation étrange. Il ne l’avait utilisé qu’une seule fois en coupant un chêne centenaire d’un seul coup à sa base pour le débiter en rondelle et faire un feu. Depuis l’arme magique était aussi révérée que son possesseur

Les journées s’enchaînaient avec une certainement monotonie. Les pratiques sportives journalières permettaient de canaliser les énergies mais aussi d’affronter l’angoisse de l’inconnu. Tous étaient conscients qu’il existait une menace terrible, que la guerre avait déjà commencée. Elle allait très vite se concrétisée, le danger finit par se matérialiser le soir du quatrième jour au moment ou ils arrivèrent dans un village à moins d’une journée de marche de Vériadan. Il y avait déjà des rumeurs de combats au sein de la cité. Certaines étaient très alarmistes et indiquaient que la cité était en flamme livrées au force démoniaques qui tuaient tout être humain croisant leur chemin. Aucune information par contre sur le souveraine et son armée mais l’inquiétude était de mise.

Préparatifs

L’après midi était encore jeune, le soleil dardait ses rayons incandescent, la chaleur était insoutenable presque surnaturelle. La première escarmouche avait renseigné Bilarr sur le potentiel offensif de ses adversaires. Il devait prendre des décisions rapides pour tenter de sauver la ville et tout ses sujets. La tâche était ardue. Ses effectifs étaient limités et devaient faire face à des créatures surnaturelles. L’angoisse de l’armée était palpable mais les exploits du Maître de Cavalerie avaient démontré à l’ensemble des hommes que les monstres étaient mortels. C’est à ce mince espoir que se raccrochaient les guerriers, ils savaient aussi qu’il n’y aurait pas de merci et c’était une motivation supplémentaire pour se battre. Il fallait tuer ou être tué.

Bilarr décida le déploiement des fantassins sur les remparts faisant face à la légion. Le maréchal Félan serait à la manœuvre avec ses hommes pour tenter d’éviter les intrusions dans l’enceinte de la ville. Il ordonna au duc rouge de déployer les archers en deux groupes. Un sur les remparts pour briser l’élan des assaillants et l’autre dans la basilique St Réual qui serait leur dernier refuge si les évènements prenaient une tournure inquiétante. Quelques fantassins d’élite furent aussi déployés avec les archers. Enfin, la cavalerie restait en réserve et serait sollicité en cas de danger immédiat. C’est Bilarr lui-même qui en serait leur leader n’ayant pas eu l’opportunité de nommer un nouveau capitaine.

Maintenant que toutes les dispositions de combat conventionnel étaient prises, il se retourna vers l’archi sage. Il savait que sa contribution pouvait changer l’issue de la bataille. Il lui ordonna de se replonger dans ses ouvrages pour tenter d’apporter un soutien surnaturel aux troupes sans quoi leur cause serait en grande difficulté. Viktor compris ce que le roi voulait lui expliquer à demi mots. Il sélectionna trois serviteurs et se dirigea sans tarder vers la bibliothèque afin de tenter une nouvelle fois d’étranges expériences qui le dépassaient totalement.

Dès que Viktor atteint les archives, il s’enfonça dans les rayons qu’il connaissait si bien. Il se dirigeait presque à l’aveugle. Les mécanismes de l’habitude avaient fait leur office. Subitement, il se figea devant une étagère qui contenait des ouvrages élimés et poussiéreux. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas exploré cette partie, mais sa mémoire infaillible ne l’avait pas trompé. Il pris sans hésiter un grimoire intitulé : « Fondamentaux d’attaque défense ». Il se plongea dans la lecture et se fige tel une statue. Le monde alentour avait disparu. Il était absorbé par le contenu de l’ouvrage. Les domestiques se tinrent à ses cotés sans un bruit, attendant patiemment les instructions de l’Archi sage.

De son coté, le Loup d’Or n’avait pas ménagé sa peine. Face à la piètre performance de son arrière garde face au maître de cavalerie, il fallait restaurer la combativité, montrer plus de discipline et moins de précipitation. C’est pourquoi, il pris quelques gobelins qui avaient fui devant l’ennemi et les écorcha vif devant les troupes. Les hurlements de douleurs des gnomes hideux retentirent jusque dans la ville. Le plaisir sadique qu’il retira de cette lente torture terrorisa les monstres. Ils comprirent le message et la crainte se lisait partout. Satisfait par sa démonstration de force, il donna les instructions nécessaires à la mise en place de la formation de combat.

Il ne se reposait pas seulement sur ces troupes pour forcer le destin, il comptait aussi utiliser un appoint magique pour appuyer ses troupes, impressionner l’ennemi et réduire au maximum les pertes. Après que ses généraux aient pris en main la constitution de la formation choisie pour le combat et de la stratégie à adopter, il se retira dans sa tente. Une fois au calme, il entama une forme de méditation et débuta un mélange complexe de divers ingrédients. Il ingéra la potion afin qu’elle lui fournisse l’énergie nécessaire à l’accomplissement de son sinistre dessin.